01/01/2012
Balise 70- L'étrangère inconnue
"Chacun dans sa langue peut exposer des souvenirs, inventer des histoires, énoncer des opinions ; parfois même il acquiert un beau style, qui lui donne les moyens adéquats et font de lui un écrivain apprécié. Mais quand il s’agit de fouiller sous les histoires, de fendre les opinions et d’atteindre aux régions sans mémoires, quand il faut détruire le moi, il ne suffit certes pas d’être un « grand » écrivain, et les moyens doivent rester pour toujours inadéquats, le style devient non-style, la langue laisse échapper une étrangère inconnue, pour qu’on atteigne aux limites du langage et devienne autre chose qu’écrivain, conquérant des visions fragmentées qui passent par les mots d’un poète, les couleurs d’un peintre ou les sons d’un musicien".
Gilles Deleuze, Bégaya-t-il… in Critique et clinique
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20/11/2011
Balise 69 -
"Nous aimons cette seconde si chargée qui brûle encore après que ce qui nous emporte a fui."
René Char
21:50 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rené char, poésie
01/11/2011
Balise 68 - Le temps, le rythme
"La raison humaine ordonne le temps, le crée, mais il se peut que le temps ordonne la raison, et c'est alors le rythme poétique"
Joë Bousquet
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31/07/2011
Balise 67 - à propos de l'aura
« C’est aux objets historiques que nous appliquions plus haut cette notion d’aura, mais, pour mieux l’éclairer, il faut envisager l’aura comme un objet naturel. On pourrait la définir comme l’unique apparition d’un lointain, si proche soit-il. Suivre du regard, un après-midi d’été, la ligne d’une chaîne de montagne à l’horizon ou une branche qui jette son ombre sur lui, c’est pour l’homme qui repose, respirer l’aura de ces montagnes ou de cette branche »
Walter Benjamin-
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20/06/2011
Balise 66 - Ah! le sentiment du oui...
« Il n'y a pas, il n'y a sans doute jamais eu de grand poète (et c’est pourquoi les religions du salut au fond ne lesaiment guère), de poète si sombre, si désespéré qu'il soit, sans qu'on trouve au fond de lui, tout au fond, le sentiment de la merveille, de la merveille unique que c'est d'avoir vécu dans ce monde et dans nul autre. La poésie vibre par excellence dans ce sentiment du oui« porté au sommet d'un instant que traversent frissons, battement d'ailes*- et c'est un sentiment dont notreépoque, nous l'avons vu, est plus avare que d'autres. »
*Jules Monnerot
Julien Gracq, extrait de Préférences
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10/04/2011
Balise 65 - à propos de la langue de l'enfance
"Je crois que s'il n'y avait pas, à l'origine, l'ambiguit de la langue de l'enfance, il n'y aurait pas de poésie : nous parlerions comme des notaires." Octave Mannoni
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03/04/2011
Balise 64 - Lorca 1931
« L'homme ne vit que de pain. Moi si j'avais faim et me trouvais démuni dans la rue, je ne demanderais pas un pain mais un demi-pain et un livre. Et depuis ce lieu où nous sommes, j'attaque violemment ceux qui ne parlent que revendications économiques sans jamais parler de revendications culturelles: ce sont celles-ci que les peuples réclament à grands cris. Que tous les hommes mangent est une bonne chose, mais il faut que tous les hommes accèdent au savoir, qu'ils profitent de tous les fruits de l'esprit humain car le contraire reviendrait à les transformer en machines au service de l'état, à les transformer en esclaves d'une terrible organisation de la société. »
Federico Garcia Lorca, extrait du discours à la population de Fuente Vaqueros (Grenade) en septembre 1931
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02/03/2011
Balise 63 -
"Tout n'est pas veille lorsqu'on a les yeux ouverts"
Macedonio Fernandez
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28/01/2011
Balise 62 -
"Seule la parole nous met en contact avec les choses muettes. La nature et les animaux sont toujours déjà prisonniers d'une langue, ils ne cessent de parler et de répondre à des signes, même en se taisant ; l'homme seul parvient à interrompre, dans la parole, la langue infinie de la nature et à se poser pour un instant face aux choses muettes. La rosée informulée, l'idée de la rosée n'existe que pour l'homme."
Giorgio Agamben
21:40 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : agamben, la parole
02/01/2011
Balise 61 - L'imaginaire et la lecture selon Michel Foucault
«Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire. La vraie image est connaissance. Ce sont des mots déjà dits, des recensions exactes, des masses d'informations minuscules, d'infimes parcelles de monuments et des reproductions de reproductions qui portent dans l'expérience moderne les pouvoirs de l'impossible. Il n'y a plus que la rumeur assidue de la répétition qui puisse nous transmettre ce qui n'a lieu qu'une fois. L'imaginaire ne se constitue pas contre le réel pour le nier ou le compenser ; il s'étend entre les signes, de livre à livre, dans l'interstice des redites et des commentaires ; il naît et se forme dans l'entre-deux des textes. C'est un phénomène de bibliothèque.»
18:24 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel foucault, lecture, imaginaire, livres
12/04/2010
Balise 60 - Pierre Legendre
" Les espaces infinis, les sciences à profusion, la^ surabondance industrielle, mais aussi l’effroi de vivre, l’individu périssable, et les dieux, mortels eux aussi.
Inlassable et solitaire, l'humanité jamais ne se renie. Elle vit, elle meurt sans compter.
Mais il ne suffit pas de produire la chair humaine pour qu'elle vive, il faut à l’homme une raison de vivre.
*
La raison de vivre, l’homme l’apprend par les emblèmes, les images, les miroirs. Qui manie le Miroir tient l’homme à sa merci."
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18/03/2010
Balise 59 - Effets de Poésie
Mr Higginson, retour d'Amherst, en 1870, rapporta à son épouse les propos suivants d'Emily Dickinson à qui il venait de rendre visite:
« Si je lis un livreet qu’il rend mon corps entier si froid qu’aucun feu ne pourra jamais me réchauffer, je sais que c’est de la poésie. Si je ressens physiquement comme si le sommet de ma tête m’était arraché, je sais que c’est de la poésie. Ce sont les deux seules façons que j’ai de le savoir. Y en a-t-il d’autres ? »
18:12 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie, emily dickinson