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29/12/2013

Balise -André Gorz

En sortir?

Ces mots d'André Gorz: "On sortira du capitalisme si ce n'est par la raison et le bon sens, ce sera par la barbarie".

04/06/2013

Balise 85 - sur le désespoir humain

"Qui sont-ils les hommes qui peuvent insulter les hommes? Qui sont-ils les ricaneurs pantalonnés? De quoi est-ce que je parle? Je parle du désespoir humain, de l'incroyable solitude de la naissance et de la mort ténébreuse et je pose la question : « En quoi cela prête-t-il à rire? Comment peut-on faire le malin quand on est dans le hachoir à viande? Qui nargue la misère? "

Jack Kerouac, Les anges vagabonds

18:45 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kérouac

24/04/2013

Balise 84 - Francis Ponge, parler contre les paroles

"N’en déplaise aux paroles elles-mêmes, étant donné les habitudes que dans tant de bouches infectes elles ont contractées, il faut un certain courage pour se décider non seulement à écrire mais même à parler. Un tas de vieux chiffons pas à prendre avec des pincettes, voilà ce qu’on nous offre à remuer, à secouer, à changer de place. Dans l’espoir secret que nous nous tairons ? Eh bien ! Relevons le défi !
Pourquoi, tout bien considéré, un homme de telle sorte doit-il parler ? Pourquoi les meilleurs, quoi qu’on en dise, ne sont pas ceux qui ont décidé de se taire ? Voilà ce que je veux dire.
Je ne parle qu’à ceux qui se taisent (un travail de suscitation), quitte à les juger ensuite sur leurs paroles. Mais si cela même n’avait pas été dit on aurait pu me croire solidaire d’un pareil ordre de choses.
Cela ne m’importerait guère si je ne savais par expérience que je risquerais ainsi de le devenir.
Qu’il faut à chaque instant se secouer de la suie des paroles et que le silence est aussi dangereux dans cet ordre de valeurs que possible.
Une seule issue : parler contre les paroles. Les entraîner avec soi dans la honte où elles nous conduisent de telle sorte qu’elles s’y défigurent. Il n’y a point d’autre raison d’écrire. Mais aussitôt conçue celle-ci est absolument déterminante et comminatoire. On ne peut plus y échapper que par une lâcheté rabaissante qu’il n’est pas de mon goût de tolérer."

Extrait de Proêmes, 1948


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22/03/2013

Balise 83 -

"Nous autres sans patrie. Nous autres étrangers sur la terre étrangère nous sommes chacun dans notre propre asile comme un sanglier apeuré, perdu au centre de la grande ville à l'heure où les chevaux vont boire, à l'heure où les assassins s'éveillent. Mais nous ne dormons pas, nous n'avons pas le droit de dormir: le sommeil serait l'apprentissage de la mort et il faut que nous mourions debout dans l'innocence du devenir".

Maurice Blanchard

17:37 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : maurice blanchard

03/03/2013

Balise 82 - à propos de la signification poétique

"Dans l'usage de la vie pratique, le langage est un instrument et un moyen de compréhension, il est la voie qu'emprunte la pensée et qui s'évanouit au fur et à mesure que s'accomplit le parcours. Mais, dans l'acte poétique, le langage cesse d'être un instrument et il se montre dans son essence qui est de fonder un monde, de rendre possible le dialogue authentique que nous sommes nous-mêmes et, comme dit Hölderlin, de nommer les dieux. En d'autres termes, le langage n'est pas seulement un moyen accidentel de l'expression, une ombre qui laisse voir le corps invisible, il est aussi ce qui existe en soi-même comme ensemble de sons, de cadences, de nombres et, à ce titre, par l'enchaînement des forces qu'il figure, il se révèle comme fondement des choses et de la réalité humaine."

Maurice Blanchot

18:53 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (2)

07/01/2013

Balise 81 - Walter Benjamin et l'Angelus Novus de Paul Klee

 « L’ange de l’histoire […] a le visage tourné vers le passé… Il voudrait s’attarder,réveiller les morts, walter benjamin,paul klee,angelus novusrassembler ce qui fut détruit. Mais une tempête souffle du paradis […] qui l’entraîne irrésistiblement vers ce futur auquel il tourne le dos. […] Cette tempête, voilà ce que nous appelons le progrès. »

 

Et nous restons là pris dans les vents contraires...

 

 

13/12/2012

Balise 80 - C'est, pensant encore à Jacques Dupin...

... que j'ai trouvé sur mes chemins de lecture ce poème de Paul Celan. Comment ne pas réentendre la voix de Jacques Dupin évoquant pour Emmanuel Laugier et moi le dernier appel téléphonique de Paul Celan, et le silence qui le conclut...Comment ne pas penser  à Jacques Dupin "sous la forme d'un sanglier"?

- A gauche, le poème en allemand et satraduction par Valérie Briet dans De seuil en seuil chez Christian Bourgoiséditeur, 1991

paul celan,jacques dupinpaul celan,jacques dupin

 

- A droite, la traduction d'Yvon Belaval parue le 1er décembre 1966 dans la NRF, 14e année N°168

 

06/12/2012

Balise 79 -

« Si, sur ce plan, ma pensée procédait de quelqu’un, c’est – elle en procède toujours – du Jean-Jacques du Discours sur l’origine de l’inégalité et du contrat social. Il n’y avait déjà pas de cris de meute qui pût la faire dévier. Rousseau : je me dis même que c’est sur cette branche, pour moi la première jetée à hauteur d’homme, que la poésie a pu fleurir.»

André Breton, entretiens avec André Parinaud

Balise 78 -

"Rousseau est étonnamment conscient de l’aliénation qu’entraîne l’acte d’écrire, aliénation mauvaise, même si c’est une aliénation en vue du Bien (…) Jean Starobinski note parfaitement que Rousseau inaugure ce genre d’écrivains que nous sommes tous plus ou moins devenus, acharné à écrire contre l’écriture, « homme de lettres plaidant contre les lettres », puis s’enfonçant dans la littérature par espoir d’en sortir, puis ne cessant plus d’écrire parce que n’ayant plus la possibilité de rien communiquer."

Maurice Blanchot, Rousseau in Le livre à venir, 1959

14:23 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blanchot, rousseau

04/12/2012

Balise 77 - Et toujours pensant à Jacques Dupin

"Nous autres sans patrie. Nous autresétrangerssur la terreétrangèrenoussommes chacun dans notre propre asilecomme un sanglierapeuré, perdu au centre de la grandeville à l’heure où leschevauxvontboire, à l’heure ou les assassins s'éveillent.Mais nous nedormons pas, nous n'avons pas le droit de dormir: le sommeilseraitl’apprentissage de la mortet II fautque nous mourionsdebout dans l’innocencedudevenir"

Maurice Blanchard

04/10/2012

Balise 76-

 

"L'âme est sur la route" écrivait Gilles Deleuze qui avait lu JacK Kérouac lequel avait écrit:

« La grande maison de l’âme est la route ouverte (…) Pas par la méditation. Pas par le jeûne. Pas en explorant paradis après paradis, intérieurement, comme les grands  mystiques. Pas par l’exaltation. Pas  par l’extase. Par aucun de ces moyens  l’âme ne se réalise. Seulement en prenant la route ouverte. »

 

22:37 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : route, âme, deleuze, kérouac

04/08/2012

Balise 75-

«  Il y a si longtemps que l’on sait que le rôle de la philosophie n’est pas de découvrir ce qui est caché, mais de rendre visible ce qui précisément est visible, c’est-à-dire de faire apparaître ce qui est proche, ce qui est si immédiat, ce qui est si intimement lié à nous-mêmes qu’à cause de cela nous ne le voyons pas . »

Michel Foucault