Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/10/2025

Balise 99-

Jean Bazaine aurait pu souffler cela à son ami Henri Maldiney qui l’aurait transmis à André Du Bouchet pour que nous le recueillons aujourd’hui :

« Travailler avec ce qu’on n’a pas. Non avec ce qui fait notre force, et qui est toujours illusion, mais avec notre faiblesse qui est notre ouverture au monde. Avec tout ce qui nous manque ».

14/09/2025

Balise 98-

"Le vrai lieu d'un poète est son travail"

Ossip Mandelstam

10:02 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ossip mandelstam

Balise 97-

« Je ne fais pas grand-chose contre le démon :

je travaille, et levant les yeux parfois de mon travail,

je vois la lune avant qu'il fasse clair. »

Philippe Jaccottet

09:22 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe jaccottet

Balise 96-

Se souvenir des mots de Rilke dans sa lettre à Rodin du 11 septembre 1902 :

"Ce n'est pas seulement pour faire une étude que je suis venu chez vous, c'était pour vous demander: comment faut-il vivre? Et vous avez répondu: en travaillant. Et je le comprends bien. Je sens que travailler, c'est vivre sans mourir".

 

09:21 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rilke, rodin

28/08/2025

Balise 95

"Comprend-on jamais les raisons qui nous déterminent. : « Les faits sont impénétrables. Ils sont le secret de notre vie, mais pas notre secret : ils se cachent derrière l’objet qu’ils emploient pour nous fasciner"

(Joë Bousquet)

18:47 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0)

03/04/2017

Balise 94-

« Pour faire quelque chose, pour écrire un livre, ou faire un tableau il y ait de la vie, il faut être soi-même bien vivant [...]. Veille donc à t'entretenir en santé,  à développer tes forces, à améliorer ta vie. La meilleure étude, la voilà ! »

Vincent Van Gogh

18:00 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0)

07/08/2015

Balise 93-

« Le blanc sonne comme un silence, un rien avant tout commencement. Le noir est comme un bûcher éteint, consumé, qui a cessé de brûler, immobile et insensible comme un cadavre sur qui tout glisse et que rien ne touche plus. La couleur provoque une vibration psychique. Et son effet psychique superficiel n'est, en somme, que la voie qui lui sert à atteindre l'âme. Ainsi l'âme de l'artiste, si elle vit vraiment, trouve par elle-même quelque chose à dire. La peinture est un art, et l'art dans son ensemble n'est pas une création sans but qui s'écoule dans le vide. C'est une puissance dont le but doit être de développer et d'améliorer l'âme humaine.»

 Kandinsky

19:53 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : kandinsky

Balise 92-

« On écrit pour orienter son inspiration et l’arracher aux conditions de l’écriture (…) et je cherchais l’anneau de vérité qui rend les mots invisibles dans les phrases - ; celles que l’on ne comprend que quand on a le cœur à les entendre. »

Joë Bousquet, Le meneur de lune

18:58 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joë bousquet

03/05/2015

Balise 91 - A propos du nom de Dieu

« Leur raisonnement, c’était que Dieu ne peut désirer que nous lui donnions un nom, car l’idée de nom suggère celle de sujet, de verbe, de prédicat, on va donc vouloir que Dieu soit ceci ou cela, on le cherchera pour ce faire dans une de nos perceptions, qui s’opposera à d’autres, on se battra pour l’une ou l’autre, on s’entredéchirera en son nom ! Un nom pour l’absolu, ce n’est pas la désignation, encore moins la célébration, c’est le piège que nous tend , hélas, le langage. Le nom de Dieu est le mal. Dès que Dieu a nom le blé brûle, on perce le cou de l’agneau. »

Yves Bonnefoy, extrait de Les noms divins in L’heure présente et autres textes, Poésie/Gallimard, 2014

09:38 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0)

05/07/2014

Balise 90 - Vous avez dit flâner?

La foule est son domaine, comme l’air est celui de l’oiseau, comme l’eau celui du poisson. Sa passion et sa profession, c’est d’épouser la foule. Pour le parfait flâneur, pour l’observateur passionné, c’est une immense jouissance que d’élire domicile dans le nombre, dans l’ondoyant dans le mouvement, dans le fugitif et l’infini. Etre hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde, tels sont quelques-uns des moindres plaisirs de ces esprits indépendants, passionnés, impartiaux, que la langue ne peut que maladroitement définir.

Charles Baudelaire, Le Peintre de la vie moderne, 1859.

 

17:02 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire, flâneur

15/02/2014

Balise 89 - Perdre la tête

( Cette balise Venu  provient par l'intermédiaire de Jean-Marie Barnaud (Lire son article sur remue.net) des « Philippines, prédelles" d’Hélène Cixous ; Galilée )

 

Ainsi les livres réactivent le désir, et parlent à l’âme d’une voix plus intime encore que la sienne propre. Et c’est sans doute qu’ils se confondent en elle avec la « voix de source ». Elle n’est pas, cette voix-là, celle de l’intelligence…
Car toute vraie lecture, sachons-le bien, fait perdre la tête :

 Oui il y a une tête qu’il faut perdre, la tête qui sait c’est-à-dire qui croit savoir, trop vite, celle que Proust dénonce et fuit, cette tête à intelligence qui empêche la sensation de trouver son nom et les arbres aux tendres bras tendus en supplication de ressusciter. Car ce sont ceux qui croient savoir qui sont les vrais crédules, les croyants, les arrivés, les immobiles. Alors que ceux qui sont en promenade et ne savent pas, et sont tentés par les sirènes de l’oubli et de la mémoire, et scrutent le morceau de rideau vert tendu devant l’écran de verre brisé en se demandant ce qui leur arrive, ceux-là approchent du point d’apocalypse. Une ivresse leur souffle qu’elle va avoir lieu, elle va avoir lieu... Les temps sont proches. Voici : les prisons s’écroulent. Les grilles ouvrent grand leurs barreaux.

 C’est qu’il y a aussi ce « livre secret » - « chacun d’entre nous a un livre secret (…) c’est un livre chéri » - Peter Ibbetson, de George du Maurier.
C’est ce livre dont la présence est toujours opérante comme une grâce efficace ; elle inspire la passion de l’origine, des premiers temps, donne sens et réalité au désir du retour au « Jardin », qui n’est pas une nostalgie, mais quelque chose de beaucoup plus puissant et dynamique qu’une nostalgie, fût-elle « prospective », comme celle que souhaitaient les surréalistes : il s’agit au contraire de cet improbable « enthousiasme de mélancolie ».
Autrement dit d’un certain rapport au temps qui se résume dans la belle formule selon laquelle certaines lectures réactivent la présence de « l’enfant-qui-joue-en-moi-sur-les ruines ».

 

Balise 88 - A propos du bonheur (1)

« En vérité, le bonheur qui prend élan sur la misère, je n'en veux pas. Une richesse qui prive un autre,je n'en veux pas. Si mon vêtement dénude autrui, j'irai nu. Il y a sur la terre de telles immensités de misère, de détresse, de gêne et d'horreur, que l'homme heureux n'y peut songer sans prendre honte de son bonheur. Et pourtant ne peut rien pour le bonheur d'autrui celui qui ne sait être heureux lui-même. Je sens en moi l'impérieuse obligation d'être heureux. Mais tout bonheur me paraît haïssable qui ne s'obtient qu'aux dépens d'autrui et par des possessions dont on le prive... Pour moi, j'ai pris en aversion toute possession exclusive; c'est de don qu'est fait mon bonheur, et la mort ne me retirera des mains pas grand'chose. Ce dont elle me privera le plus c'est des biens épars, naturels, et communs à tous; d'eux surtout je me suis soûlé. »

André GIDE - Les Nouvelles Nourritures, Gallimard, Paris, 1960.

 

16:45 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : andré gide, bonheur