07/08/2015
Balise 92-
« On écrit pour orienter son inspiration et l’arracher aux conditions de l’écriture (…) et je cherchais l’anneau de vérité qui rend les mots invisibles dans les phrases - ; celles que l’on ne comprend que quand on a le cœur à les entendre. »
Joë Bousquet, Le meneur de lune
18:58 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joë bousquet
05/06/2013
In Memoriam Gaston Puel- 1
Gaston Puel, le poète de Veilhes, s'est éteint hier, lundi 3 juin. Gaston, c'était mon lien de chair avec Joë Bousquet. C’était l'ami avec qui nous avons tenu, contre bien des vents et des marées, grâce à l'amitié de quelques-uns - comment ne pas penser à Ginette Augier, Charles-Pierre Bru, Jean Camberoque, Hrnri Tort-Nougès, René Piniés, Serge Bonnery, Cécile Bernard, Claude Caro, Gaston Ruffel, Katy Barasc, Anne Gualino, les fées du Centre, les poètes, les peintres, les éditeurs qui sont passés là depuis sa création en 1999 - le cap de ce Centre Joë Bousquet et son temps de Carcassonne.
A 6h 45, me dit-on, ce lundi…je veux croire que cette « musique conviée au sacre de l’ineffable » qu’il invitait « au chevet de Philippine, à l’instant de l’adieu » alors qu’elle glissait à l’oreille de son infirmière « c’est la fuite, ma sœur… », Gaston l’aura entendue une dernière fois. Dédiée « au secret des lointains » sera encore passée une dernière fois, la poésie.
De Gaston Puel, je veux garder cette leçon que lui-même apprit de Joë Bousquet, à savoir que « la difficulté pour un poète n’est pas de trouver la poésie » mais « de rester un homme en devenant un poète ». C’est que toujours la poésie risque de tomber dans ses propres eaux, de se laisser déborder par les forces qui la meuvent. Et c’est bien cela qui est revigorant dans la poésie de Gaston Puel, c’est qu’il connaît bien ces dangers que court la poésie qui risque toujours de s’enivrer d’elle-même, de battre tellement à son rythme qu’elle finit par ne plus appartenir qu’à sa musique et non au drame dont elle est issue. Or, c’est en gardant ses attaches avec la vie dont elle provient, une vie toujours en formation, qu’elle peut toucher et ouvrir la conscience des hommes.
Ces mots pour dire au revoir, ces mots que Gaston Puel, l’homme de « la fenêtre ardente », écrivit pour PAB – pierre-André Benoit, poète et éditeur d’art :
« Celui qui voulut apprivoiser la lumière nous est proche, il est là, il est aimé »
09:22 Publié dans Dans les turbulences | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gaston puel, joë bousquet, centre joë bousquet et son temps