01/01/2012
Balise 70- L'étrangère inconnue
"Chacun dans sa langue peut exposer des souvenirs, inventer des histoires, énoncer des opinions ; parfois même il acquiert un beau style, qui lui donne les moyens adéquats et font de lui un écrivain apprécié. Mais quand il s’agit de fouiller sous les histoires, de fendre les opinions et d’atteindre aux régions sans mémoires, quand il faut détruire le moi, il ne suffit certes pas d’être un « grand » écrivain, et les moyens doivent rester pour toujours inadéquats, le style devient non-style, la langue laisse échapper une étrangère inconnue, pour qu’on atteigne aux limites du langage et devienne autre chose qu’écrivain, conquérant des visions fragmentées qui passent par les mots d’un poète, les couleurs d’un peintre ou les sons d’un musicien".
Gilles Deleuze, Bégaya-t-il… in Critique et clinique
21:11 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Ainsi passe une minute du monde.
Écrit par : françois Laur | 07/01/2012
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