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03/03/2013

Balise 82 - à propos de la signification poétique

"Dans l'usage de la vie pratique, le langage est un instrument et un moyen de compréhension, il est la voie qu'emprunte la pensée et qui s'évanouit au fur et à mesure que s'accomplit le parcours. Mais, dans l'acte poétique, le langage cesse d'être un instrument et il se montre dans son essence qui est de fonder un monde, de rendre possible le dialogue authentique que nous sommes nous-mêmes et, comme dit Hölderlin, de nommer les dieux. En d'autres termes, le langage n'est pas seulement un moyen accidentel de l'expression, une ombre qui laisse voir le corps invisible, il est aussi ce qui existe en soi-même comme ensemble de sons, de cadences, de nombres et, à ce titre, par l'enchaînement des forces qu'il figure, il se révèle comme fondement des choses et de la réalité humaine."

Maurice Blanchot

18:53 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (2)

07/01/2013

Balise 81 - Walter Benjamin et l'Angelus Novus de Paul Klee

 « L’ange de l’histoire […] a le visage tourné vers le passé… Il voudrait s’attarder,réveiller les morts, walter benjamin,paul klee,angelus novusrassembler ce qui fut détruit. Mais une tempête souffle du paradis […] qui l’entraîne irrésistiblement vers ce futur auquel il tourne le dos. […] Cette tempête, voilà ce que nous appelons le progrès. »

 

Et nous restons là pris dans les vents contraires...

 

 

13/12/2012

Balise 80 - C'est, pensant encore à Jacques Dupin...

... que j'ai trouvé sur mes chemins de lecture ce poème de Paul Celan. Comment ne pas réentendre la voix de Jacques Dupin évoquant pour Emmanuel Laugier et moi le dernier appel téléphonique de Paul Celan, et le silence qui le conclut...Comment ne pas penser  à Jacques Dupin "sous la forme d'un sanglier"?

- A gauche, le poème en allemand et satraduction par Valérie Briet dans De seuil en seuil chez Christian Bourgoiséditeur, 1991

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- A droite, la traduction d'Yvon Belaval parue le 1er décembre 1966 dans la NRF, 14e année N°168

 

06/12/2012

Balise 79 -

« Si, sur ce plan, ma pensée procédait de quelqu’un, c’est – elle en procède toujours – du Jean-Jacques du Discours sur l’origine de l’inégalité et du contrat social. Il n’y avait déjà pas de cris de meute qui pût la faire dévier. Rousseau : je me dis même que c’est sur cette branche, pour moi la première jetée à hauteur d’homme, que la poésie a pu fleurir.»

André Breton, entretiens avec André Parinaud

Balise 78 -

"Rousseau est étonnamment conscient de l’aliénation qu’entraîne l’acte d’écrire, aliénation mauvaise, même si c’est une aliénation en vue du Bien (…) Jean Starobinski note parfaitement que Rousseau inaugure ce genre d’écrivains que nous sommes tous plus ou moins devenus, acharné à écrire contre l’écriture, « homme de lettres plaidant contre les lettres », puis s’enfonçant dans la littérature par espoir d’en sortir, puis ne cessant plus d’écrire parce que n’ayant plus la possibilité de rien communiquer."

Maurice Blanchot, Rousseau in Le livre à venir, 1959

14:23 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blanchot, rousseau

04/12/2012

Balise 77 - Et toujours pensant à Jacques Dupin

"Nous autres sans patrie. Nous autresétrangerssur la terreétrangèrenoussommes chacun dans notre propre asilecomme un sanglierapeuré, perdu au centre de la grandeville à l’heure où leschevauxvontboire, à l’heure ou les assassins s'éveillent.Mais nous nedormons pas, nous n'avons pas le droit de dormir: le sommeilseraitl’apprentissage de la mortet II fautque nous mourionsdebout dans l’innocencedudevenir"

Maurice Blanchard

04/10/2012

Balise 76-

 

"L'âme est sur la route" écrivait Gilles Deleuze qui avait lu JacK Kérouac lequel avait écrit:

« La grande maison de l’âme est la route ouverte (…) Pas par la méditation. Pas par le jeûne. Pas en explorant paradis après paradis, intérieurement, comme les grands  mystiques. Pas par l’exaltation. Pas  par l’extase. Par aucun de ces moyens  l’âme ne se réalise. Seulement en prenant la route ouverte. »

 

22:37 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : route, âme, deleuze, kérouac

04/08/2012

Balise 75-

«  Il y a si longtemps que l’on sait que le rôle de la philosophie n’est pas de découvrir ce qui est caché, mais de rendre visible ce qui précisément est visible, c’est-à-dire de faire apparaître ce qui est proche, ce qui est si immédiat, ce qui est si intimement lié à nous-mêmes qu’à cause de cela nous ne le voyons pas . »

Michel Foucault

15/07/2012

Balise 74-

« Ce qui importe, c'est qu'avec le monde on fasse des pays et deslangues, avec le chaos du sens, avec les prés des champs de bataille, avec nos actes des légendes et cette forme sophistiquée de la légende qu'est1'histoire, avec les noms communs du nom propre. Que les choses de 1'été,1'amour, la foi et l’ardeur, gèlent pour finir dans 1'hiver impeccable des livres. Et que pourtant dans cette glace un peu de vie reste prise, fraîche, garante de notre existence et de notre liberté.»

PierreMichon

15:00 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michon, pierre

06/05/2012

Balise 73 - Nietzsche, la philosophie et le temps

«C’est pourquoi la philosophie a, avec le temps, un rapport essentiel : toujours contre son temps, critique du monde actuel, le philosophe forme des concepts qui ne sont ni éternels ni historiques, mais intempestifs et inactuels. […] Et dans l’intempestif, il y a des vérités plus durables que les vérités historiques et éternelles réunies : les vérités du temps à venir. Penser activement, c’est “agir d’une façon inactuelle (unzeitgemäss), donc contre le temps, et par là même sur le temps, en faveur (je l’espère) d’un temps à venir.”

Nietzsche, Considérations inactuelles)

Balise 72- Deleuze, Morale et éthique

"Là, il y a un point très strict. Il y a une différence fondamentale entre éthique et morale. Spinoza ne fait pas de la morale, pour une raison toute simple : jamais il ne se demande ce que nous devons, il se demande tout le temps de quoi nous sommes capables, qu’est-ce qui est en notre puissance ; l’éthique c’est un problème de puissance, c’est jamais un problème de devoir. En ce sens Spinoza est profondément immoral. Le problème moral, le bien et le mal, il a une heureuse nature parce qu’il ne comprend même pas ce que ça veut dire. Ce qu’il comprend, c’est les bonnes rencontres, les mauvaises rencontres, les augmentations et les diminutions de puissance. Là, il fait une éthique et pas du tout une morale. C’est pourquoi il a tant marqué Nietzsche."

Gilles Deleuze

10:00 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : deleuze, morale, éthique

12/02/2012

Balise 71- Dans l'hiver impeccable des livres

«Cequiimporte,c'estqu'avec le monde on fassedes pays et deslangues,avec le chaos du sens, aveclesprés des champs de bataille, avec nosactes des légendes et cetteformesophistiquée de la légendequ'est1'histoire, avec les nomscommuns du nom propre.Que les choses de 1'été,1'amour, la foi et l’ardeur,gèlent pour finir dans 1'hiver impeccable des livres. Et quepourtant dans cette glace un peu de vie reste prise, fraîche,garante de notre existence et de notreliberté.»

PierreMichon

22:09 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0)