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03/04/2017

Turbulences 74 dite du retour!

De retour?

Eh oui! Et je ne vais pas me perdre dans les explications/justifications.

Je reprends le fil de ce blog avec les mêmes catégories. Soucieux de combler petit à petit et à peu près le jour occasionné par mon pas arrière.

Vous qui n'avez pas quitté ces parages, soyez à nouveau les bienvenus!

Alain Freixe

Le 02 avril 2017

Turbulence 75- Quand les mots sont transparents!

 Il serait inutile de parler de la vérité si on ne lui avait tant craché au visage

 Que son regard en étoile polaire obstinée à marquer le la

 S’est  aujourd’hui effacé comme une ville rasée par les barbaresques que déjà la brousse envahit

 Ils l’ont même livrée à tous les appétits de la troupe

 Je nomme ici la tourbe de la steppe comme la pègre en costume de gratte-ciel

 Le chevalier des menottes

 Le rampant à moustaches

 D’épaulettes…

Benjamin Peret

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mots ici sont transparents !

 

02/12/2015

Turbulence 73 -

Ainsi va l'Arabie Saoudite!

(Je relaie ici cette information et lance un "thank you Satan" à la Ferré!)

"En 2013, le poète palestinien Ashraf Fayad, représentait l’Arabie saoudite à la Biennale de Venise. Il est aujourd’hui condamné à mort par un tribunal de ce même pays pour des poèmes « aux idées athées ». Une pétition tourne actuellement pour sauver ce poète : on en trouvera les données en Repères, à la suite de cet article. J’avoue être très sceptique sur la puissance d’un clic, ce qui n’est peut-être pas une raison de s’abstenir. Ce qui importe aussi, c’est que circule l’information. Ci-après, le texte de la pétition :

Le poète palestinien Ashraf Fayad a été condamné à mort, vendredi 20 novembre, pour « apostasie ». En d’autres termes, l’Arabie saoudite lui reproche d’avoir tenu des propos contre Dieu et contre le royaume. Une accusation qui repose sur un témoignage unique.

Le poète avait déjà été détenu en 2013, pour blasphème. Relâché le lendemain, Ashraf Fayad avait de nouveau été arrêté en janvier 2014. Il avait été condamné alors à quatre ans de prison et 800 coups de fouet en première instance après une plainte provenant d’un groupe de discussion culturel dans un café d’Abha (sud-ouest) : un homme affirmait l’avoir entendu tenir des propos contre Dieu, tandis qu’un religieux l’accusait de « blasphème » dans un recueil de poèmes écrit dix ans plus tôt.

Lors du premier procès, Ashraf Fayad avait démenti que son ouvrage fût « blasphématoire », mais s’était quand même excusé. La cour n’avait alors « pas voulu le condamner à mort ».
Mais mardi [24 – 11 – 2015 donc], et selon l’ONG Human Right Watch, un autre tribunal est revenu sur cette décision, jugeant que « le repentir, c’est pour Dieu ». Privé de carte d’identité, le poète n’a pu bénéficier de l’aide d’un avocat pour se défendre.

Pour Ashraf Fayadh, cette condamnation vient après de nombreux problèmes rencontrés avec la police religieuse. Pour ces amis, qui avaient alors lancé une page de soutien, la police religieuse n’ayant trouvé aucune trace « d’incitation à l’athéisme » dans ses poèmes, l’avait poursuivi pour avoir fumé et pour arborer des longs cheveux.

 PS:
Repères : Pétition : Pour sauver le poète palestinien Ashraf Fayad : cliquer ici.

 

19/09/2015

Turbulence 72- Des migrants

« Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants (…) Une famille transporte un édredon rouge comme vous transportez votre cœur »

Apollinaire, Zone

Turbulence 71- De la misère

Hier, 22 février, j’allais à la Chambre des Pairs.  Il faisait beau et très froid, malgré le soleil de midi. Je vis venir rue de Tournon un homme que deux soldats emmenaient. Cet homme était blond, pâle, maigre, hagard ; trente ans à peu près, un pantalon de grosse toile, les pieds nus et écorchés dans des sabots avec des linges sanglants roulés autour des chevilles pour tenir lieu de bas ; une blouse courte, souillée de boue derrière le dos, ce qui indiquait qu’il couchait habituellement sur le pavé ; la tête nue et hérissée. Il avait sous le bras un pain (…) Le regard de l’homme fixé sur cette voiture attira le mien. Il y avait dans la voiture une femme en chapeau rose, en robe de velours noir, fraîche, blanche, belle, éblouissante, qui riait et jouait avec un charmant petit enfant de seize mois enfoui dans les rubans, les dentelles et les fourrures. Cette femme ne voyait pas l’homme terrible qui  la regardait. Je demeurai pensif.

Cet homme n’était plus pour moi un homme, c’était le spectre de la misère, c’était l’apparition, difforme, lugubre, en plein jour, en plein soleil, d’une révolution encore plongée dans les ténèbres, mais qui vient . Autrefois, le pauvre coudoyait le riche, ce spectre rencontrait cette gloire ; mais on ne se regardait pas. On passait. Cela pouvait durer ainsi longtemps. Du moment où cet homme s’aperçoit que cette femme existe, tandis que cette femme ne s’aperçoit pas que cet homme est là, la catastrophe est inévitable.

VICTOR HUGO -Choses vues - 1846

 

07/08/2015

Turbulence 70- ça rime à quoi, A propos de la suppression de l'émission de Sophie Nauleau sur France-Culture

Après Lodève et ses Voix de la Méditerranée, après la fermeture de la Maison de la poésie de Saint-Quentin en Yvelines, au tour de la dernière émission qui donnait la parole aux poètes sur les ondes de France-Culture, ça rime à quoi de Sophie Nauleau de se voir retiré de la grille des programmes...

Je relaie ici la Lettre ouverte de Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes
à Olivier Poivre d'Arvor, directeur de France Culture


Monsieur le Directeur,
J'ai appris avec stupéfaction et consternation la suppression de l'émission Ça rime à quoi,
seul magazine consacré à l'actualité poétique de tous les média audio-visuels nationaux,
tant publics que privés.
Cette exception était l'honneur de France Culture précisément, n'était-ce pas aussi son
devoir, étant donné l'exclusion dont pâtit la production éditoriale poétique dans les lieux
uniquement régis par la loi de l'audimat ?
Si nous ne pouvons qu'approuver par ailleurs le retour sur l'antenne de lectures
quotidiennes de poésie, cette initiative ne saurait que s'ajouter, et non se substituer au
magazine d'information et de réflexion que Sophie Nauleau animait avec la plus grande
compétence. On ne saurait objecter qu'il y a d'autres émissions d'actualité littéraire,
l'expérience ayant prouvé mille fois qu'étant donné le poids de la fiction et des essais, la
poésie en est quasiment toujours la grande absente.
Au nom de tous ceux, nombreux, qui aujourd'hui se battent pour maintenir une place à la
poésie dans l'espace public, je me permets de vous demander de reconsidérer une
décision qu'ils ne peuvent admettre.


Nous appelons les poètes et les amateurs de poésie à faire part de leur désapprobation de
la suppression de l'émission Ça rime à quoi en écrivant au directeur de France Culture :
116 avenue du Président Kennedy, 75220 Paris cedex 16.

20/05/2015

Turbulence 69- Saint-Quentin en Yvelines

La Maison de Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines est menacée de disparaître.
Je vous fait suivre le message que je viens de recevoir du collectif PoéSQY.
En signe de solidarité, qui voudra signera la pétition.
La Maison de Poésie de SQY est un lieu de rencontres poétiques, artistiques,  d'échange avec le milieu scolaire, de représentation théâtrale de haut niveau, et beaucoup d'autres activités, il suffit de regarder le programme des dernières années.  

 
"PoéSQY est l'association des Amis de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin en Yvelines (SQY). L'existence de cette Maison est directement menacée par un vote de la majorité des élus de la Communauté d'agglomération (à une voix près)....
Il est urgent de réagir en signant, sur Change.org, la pétition "POUR maintenir ouverte la Maison de la Poésie de Saint-Quentin en Yvelines, et ses activités DANS SES MURS ET HORS LES MURS".

Nous avons besoin de milliers de signatures pour la sauver, et d'un maximum de soutiens
SIGNEZ en CLIQUANT sur le lien PETITION POUR SAUVER LA MAISON de la POESIE de St QUENTIN en YVELINES
ou sur :
https://www.change.org/p/m-m-laugier-pr%C3%A9sident-de-la-communaut%C3%A9-d-agglom%C3%A9ration-de-saint-quentin-en-yvelines-m-e-a-junes-vice-pr%C3%A9sident-charg%C3%A9-de-la-vie-culturelle-maintenez-ouverte-la-maison-de-la-po%C3%A9sie-de-saint-quentin-en-yvelines-et-ses-activit%C3%A9s-dans-ses-murs-et-hors?recruiter=299040013&utm_source=share_sponsor&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive
n'oubliez de valider ensuite votre signature, (à faire aussi si vous faites partie des premiers soutiens)
et faites suivre ce lien à tous vos amis et connaissances, pour que vive la poésie !

Merci ! Pour PoéSQY
Irène Clara, présidente             Sylvie Sohier, trésorière
PS : pour plus de détails, écrivez-nous à poesqy@gmail.com"

01/05/2015

Turbulence 68 - Il était temps...

Voilà près de 7 mois que je me tenais loin de l'espace de ce blog.

7 mois et tellement de turbulences, ici et ailleurs, aux intensités diverses, parfois terribles de celles qui vous laissent bouche ouverte sur cri inaudible.

Y revenir serait trop long...Mieux vaut enchaîner. Redémarrer. Et poursuivre.

poursuivons!

07/10/2014

Turbulence 67- Menaces sur le salon du livre d'artiste de Lucinges

LETTRE OUVERTE
Monsieur le Maire de Lucinges,
Mesdames et Messieurs les élus,


 Tous les participants au 4° salon du livre d’artiste de Lucinges, les 4 et 5 octobre derniers, ont été choqués et attristés d’apprendre la probable disparition du salon ainsi que des manifestations culturelles et artistiques qui y étaient associées, élaborés par la précédente municipalité avec le soutien actif de Monsieur Michel Butor.
 En tant qu’artiste et éditeur de livres d’artiste, acteur culturel fidèle de cette manifestation, je souhaite exprimer mon désaccord avec ces dispositions. Certes, il n’échappera à personne que les temps sont difficiles, mais la littérature et le livre d’artiste ne font pas partie d’une culture élitiste. Nos rencontres avec le public nous montrent qu’ils sont ressentis comme un besoin. La littérature est encore (pour combien
de temps?) enseignée dans les collèges et lycées. Nous apportons au jeune public, par les rencontres et les ateliers, la possibilité de découvrir un patrimoine vivant. Le public adulte y puise des ressources de sérénité et de paix, des éléments de réflexion et de beauté que la société peine à offrir au quotidien face au flot de violences et de vulgarités.
Enfin, Monsieur Michel Butor représente ce que l’on appellerait au Japon «un trésor vivant», un humaniste d’une exceptionnelle générosité.
Le patrimoine essentiel que constitue son oeuvre ne doit pas être dilapidé. Il appartient à tous ceux qui s’intéressent à la poésie et la littérature, en France, mais aussi dans le monde. Il est essentiel d’en préserver l’accès et la visibilité, et nous en sommes tous responsables.

Avec mes respectueuses salutations,
Nîmes, le 7 octobre 2014,
Robert Lobet
Artiste, fondateur des Éditions de la Margeride

07/08/2014

Turbulence 66 - Martina Kramer à propos des horreurs quotidiennes à Gaza, le 28 juillet 2014 - Regardez ailleurs!

( Il y a quelques jours , Bernard Noël me faisait parvenir ce texte de Martina Kramer*. Avec son accord , je décidais de le porter dans mes "turbulences". Tsahal se serait retiré. Certes, c'est factuel. pour revenir quand et sous quelles conditions? Demeurent les destructions, les morts, le malheur.)

 

Regardez ailleurs !


Nous sommes nombreux à être choqués, mais hélas pas encore assez nombreux, de la manière dont les médias en Europe traitent le plus grand Crime contre l'humanité de notre époque, dont est victime le peuple palestinien.
Pourquoi ce Crime est-il encore plus odieux que les destructions récentes en Syrie, en Irak, ou dans plusieurs pays d'Afrique, où la population civile connaît également les traitements d'une infinie violence et les suppressions organisées et massives des vies ?
Parce que ce Crime est le plus long et le plus constant de tous ceux de notre époque, de tous après la Seconde Guerre Mondiale, et qu'il est soutenu par les pays occidentaux : y compris par nos pays européens où la vie humaine a tout un autre statut. Quiconque a suivi pendant quelque temps les développements de la situation en Palestine occupée, ne peut que constater qu'un seul et même projet se réalise inexorablement : faire de tout le territoire de la Palestine historique un Israël tout-puissant dont les seuls citoyens qui auraient pleinement les droits citoyens doivent être Juifs. Et pour que ce soit possible, il faut réduire la présence palestinienne au minimum, sinon l'éradiquer complètement.
Tous les faits, toutes les cartes, toute la réalité sur le terrain depuis des longues décennies témoignent de cette réalisation progressive et systématique, en dépit de son illégalité internationale. Mais dès qu'une nouvelle série des destructions massives intensifiées et spectaculaires contre les palestiniens voit le jour, les médias principaux en Europe font comme si personne n'avait encore rien remarqué de ce dessein israélien, pourtant évident et déjà très avancé, et s'évertuent à renvoyer dos à dos l'occupant et l'occupé. Le résultat de cette approche vertueuse qui prétend être impartiale selon les règles du bon journalisme : l’opinion est amenée à douter, à soupeser les arguments des uns et des autres qui apparaissent à l'écran, à relativiser, et pour finir à hausser les épaules devant
encore une de ces horreurs dans le monde, contre laquelle on ne peut rien.
Du coup un rideau de débats, d'intérêts, de propagandes et de vieilles querelles occulte complètement ce qui se passe réellement au grand jour : un génocide. Comment appeler cela autrement, alors que la comptabilité quotidienne de morts commence à devenir dérisoire : en effet, quelle différence aux yeux des téléspectateurs anesthésiés que ce chiffre soit de 800 ou de 8000, quelques zéros de plus ou de moins? De toute façon, toutes les vies des Gazaouis sont déjà détruites d'une manière ou d'une autre ; quand ils ne sont pas assassinés, ils sont estropiés ou blessés à vie. Quand ils ne sont pas blessés, ce sont les membres de leurs familles ou leurs amis qui sont touchés – assassinés, estropiés, défigurés. Quand ni leur famille ni leurs voisins ne sont encore par miracle touchés, ce sont leurs maisons, leurs écoles, leurs hôpitaux et toute leur infrastructure vitale qui est détruite. On n'ose même pas se demander qu'est ce qu'ils nmangent, comment ils survivent sans eau, sans électricité, au milieu des décombres et des cadavres.
Et même pour ceux qui survivront à ce le massacre à grande échelle, comment ne pas devenir fou et marqué à vie d'avoir vécu ça, et d'avoir su que le monde des droits de l'homme a laissé faire....
Et que montrent les médias ? Ils débattent, ils polémiquent, ils font bien attention de surtout ne pas utiliser les mots forts, donnent la parole quotidiennement au criminel de guerre en chef : et chacun est hypnotisé par son langage où le sens est savamment inversé : L'agression est appelée la défense, le bombardement la protection, les soldats qui exercent cette agression sont les principales victimes, et les humains liquidés sont
coupables de leur propre suppression, en fait c'est eux-mêmes qui se tuent. La méconnaissance et les clichés sur les Arabes et les musulmans feront le reste – en effet, ça ne peut être que de leur faute.
Et pendant ce temps, la liquidation continue de plus belle. Comme quand les premiers messagers au début des années quarante ont apporté, à Londres, la nouvelle de l’existence des chambres à gaz et que les membres de la Résistance ne le croyaient pas d'abord car c'était trop inimaginable, trop inouï, aujourd'hui un spectateur normal à du mal à croire qu'une extermination se produit avec soutien de nos gouvernements, et donc,
ne le croit pas, car c'est inimaginable !
C'est ainsi que le traitement obstinément symétrique et stérilisé des médias rejoint la tactique bien rodée de l'agresseur : ne regardez pas l'inimaginable et l'injustifiable, regardez ailleurs !

 

* voir son site www;martinakramer.net

Balise 91- à propos d'un amour de la poésie

"Cet amour de la poésie passait naturellement par les livres, mais c'était comme le regard passe par une lucarne pour découvrir le ciel, la mer, les coros vivants"-..."

Henri Thomas

11/07/2014

Turbulence 65 -

Je relaie l'information parue sur le site sitaudis.com  de Pierre Le Pillouër :

Face à la crise, beaucoup de dirigeants se croyant cultivés baissent les bras et ces lourds bras s’abattent régulièrement sur la tête des poètes et des artistes, comme si la réduction des dépenses devait d’abord concerner la grande Culture, l’essentiel pourtant de nos moyens de transport.

Protestons donc tous vigoureusement contre la récente éviction scandaleuse d'Alain Veinstein de France Culture, poète lui-même et grand Lecteur de poésie et de littérature, dont l’art de l’interview reste sans égal de même que le dévouement à la défense de la poésie, en signant la pétition en ligne sur le site mes opinions.com  

Car nous continuons de croire comme Rachel Bespaloff que contrairement à ce qu’affirment nos économistes - les peuples qui s’affrontent pour les débouchés, les matières premières, les terres fertiles et leurs trésors, se battent tout d’abord et toujours pour Hélène. Homère n’a pas menti.