19/03/2009
Patricia Cottron-Daubigné - Le corps dans le regard
( Patricia Cottron-Daubigné est née à Surgères en Charente-Maritime, elle vit et travaille aux abords du Marais Poitevin.
Elle a publié des poèmes dans de nombreuses revues telles que Décharge, Friches, Poésie première, Triages, Contre-allées…
Plusieurs recueils ont été édités depuis Portraits pour ma mémoire en 1996 chez Soc et Foc (prix littéraire de la Région Pays de Loire) jusqu’à Elle, grenat noir au Dé bleu (2002), et plus récemment Journal du houx vert et de la bruyère aux éditions Gros textes (2005) et Des paniers de fruits dorés, comme aux éditions Tarabuste (anthologie 2006)...Elle vient de faire paraître Une manière d'aile aux éditions Soc et foc)
Le corps dans le regard
I
Le corps est entré dans le cri
le visage aussi
depuis longtemps
elle cherche des mots
vivre si mal dans
le mot rouge par exemple
que faire avec
la couleur celle des fleurs
qui versent la lumière
ça pourrait ressembler à une
prière la lumière les fleurs
rouge pourtant le mot
c’est du cri dans la bouche
rouge mon amour .
II
Lui dans la voix qu’elle entend
de l’homme et le premier regard
le paysage qu’il est
la couleur rouge qui palpite
bordée de larmes
ils savent
les mots
dévorés de chair
17:30 Publié dans Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, poésie
Balise 43-
"La présence qui s'éloigne dégage cette part d'absence qui la garde."
Bernard Noël
17:20 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie
11/03/2009
Lu 36 - Joë Bousquet - Lettres à une jeune fille
On le savait. Joë Bousquet, le poète immobile de Carcassonne (1897-1950), comme on le dit parfois, suite à la balle reçue le 27 mai 1919 sur le front de l’Aisne, à Vailly, vivra au milieu des couleurs de ses amis peintres - Quelques cent toiles de Max Ernst à Fautrier en passant par Tanguy, Miro, Dali, Dubuffet… - entouré d’amis et d’amours, présences dont il vivait.
On le savait. Joë Bousquet est un des grands épistoliers de cette première moitié du XX siècle avec Kafka, Rilke…De lui, on connaissait les « Lettres à Marthe » (Gallimard), celles « à Ginette » (Albin Michel », celles à Germaine appelée « poisson d’or » (Gallimard) enfin celles à Fanny (Verdier / Gallimard ) titrées « un amour couleur de thé », voici que paraissent celles « à une jeune fille », chez Grasset, à Jacqueline, Linette à qui il finira par donner, dans la plus pure tradition troubadouresque, le « senhal » d’Isel. Toutes ces lettres baignent dans ce ton si particulier que leur donne l’amour qui les dicte, ton sur lequel insiste Bousquet lui-même. On l’y voit parler bas. Comme si c’était dans ses murmures, ces chuchotis que ses mots pouvaient traverser la nuit, franchir la distance sans la nier, se jouer de la séparation et que ses pensées pouvaient finir par s’incarner en leur destinataire.
La lettre, pour Joë Bousquet, se met où le corps ne peut plus se mettre volontiers. Elle est lien charnel avec l’autre. Se lier par la correspondance, y voir naître l’amour, c’est s’installer dans l’éloignement, c’est accorder à l’absence un pouvoir : « la distance, Linette, bat et vit comme un cœur quand elle confond deux personnes au lieu de les séparer. »
Linette, jeune fille de quelques dix-sept ans, vient d’obtenir son baccalauréat. Sa cousine Suzanne, plus âgée, la conduit – nous sommes en janvier 1946 – jusqu’à la chambre où Bousquet semblait l’attendre, lui qui dès sa première lettre en fait « un charmant émissaire de l’avenir ». Nicolas Brimo, fils de la destinataire de ces lettres, évoque dans une bien éclairante préface, le souffle poétique de cette correspondance qui traduit le désir « d’entrer tout entier dans la personne d’un autre être sans l’empêcher d’être lui. » Entrer dans l’être aîné et l’éveillant à lui-même – On voit Bousquet vouloir tout enseigner, tout transmettre, en moderne Pygmalion, à la jeune fille – naître à son tour de celle qu’il aime.
Ces lettres d’amour sont comme autant de remontées au jour. C’est pourquoi elles le donnent à voir sous ses nombreuses facettes : le retour d’André Breton en France ; l’exposition de ses toiles surréalistes à Toulouse en 1946 ; l’affaire de la « liste noire » du Comité National des Ecrivains qui verra Bousquet prendre le parti de Jean Paulhan, André Breton contre ses propres amis Louis Aragon et Paul Eluard ; les visites de la photographe Denise Bellon venue faire un reportage sur sa vie…Elles véhiculent une idée de la poésie, héritée du surréalisme qui la met toute du côté de la vie : « C’est la vie qui est belle, écrit-il à Linette. Et la poésie est l’art de prendre la vie à sa source, de la reconnaître à sa saveur avant qu’elle ne vous ait reconnue. » Toutes insistent sur un des axes essentiels de la pensée de Bousquet en ces dernières années qui le voient courir sa dernière course que l’on trouve d’une part, au centre de ce très beau texte qu’il rédige pour Denise Bellon Au gîte du regard et que le Centre Joë Bousquet et son temps a republié en 2003, c’est à savoir que « les événements ont leurs voies ; nous ne les créons pas, ils nous créent », et d’autre part, dans ce texte qu’il rédige pour Le journal des poètes de Pierre-Louis Flouquet qui paraît en janvier 1948 sous le titre de Confession spirituelle et qui vient d’être repris par les éditions Finn, sous le titre, Le soleil souterrain, texte augmenté d’une lettre de Bousquet à Flouquet et d’une bien intéressante postface de Gaston Puel dans lequel il pose comme « seule morale (qu’il) retienne celle qui nous impose comme seul principe d’existence entière le fait qui nous advient » et le devoir d’y entrer en y portant tout son amour.
À lire ces Lettres à une jeune fille, on voit comment Linette participa de ce mouvement dans lequel était entré Joë Bousquet dans ces dernières années de sa vie : « un art de tout aimer, ainsi qu’il lui écrit, qui « est entrer dans son propre cœur», mouvement même de la poésie quand elle se fait source de vie.
© Alain Freixe
23:52 Publié dans Du côté de mes publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie
Balise 42 - la sensation d'une aigrette de vent aux tempes
"J'avoue sans la moindre confusion mon insensibilité profonde en présence des spectacles naturels ou des oeuvres d'art qui d'emblée, ne me procurent pas un trouble physique caractérisé par la sensation d'une aigrette de vent aux tempes susceptible d'entraîner un véritable frisson."
23:41 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie
Daniel Schmitt - Les secrets d'alcôve d'un haïku
Daniel Schmitt est né le 7 février 1929.
Ecrit depuis toujours .
Lectures dans les écoles, collèges, bibliothèques, depuis plus de 30 années.
Publie depuis 1986 une feuille poëtique La Besace à poëmes qu’il distribue au hasard des rencontres.
Incursions dans la chanson comme parolier, entre autre pour Henri Salvador
Nombreuses plaquettes et livres d’art depuis 1963.
Derniers ouvrages parus :
« le jours des pluviers » aux éditions Tipaza avec des illustrations de Gilles Bourgeade
« Conjugaisons » aux éditions R.A.Editions (Belgique) avec des illustrations de Dominique Maes
« Tomasito et saladelle » avec Jan Van Naeltwijck (éditions du Rocher)
A paraître :
« Petits Pains Poèmes » aux éditions du Jasmin (Pays d’enfance)) avec des illustrations de Gilles Bourgeade
Secrets d’alcôve d’un haïku
Peut-être l’ai-je vue il y a quelques semaines se cogner au carreau
Mais je ne peux pas dire
Absolument si je l’ai vue
J’ai dû la regarder sans la voir
Si je l’avais vraiment vue
Je l’aurais libérée
Je libère – au lieu de les tuer – guêpes et frelons qui entrent dans l’appartement
Pourtant je les redoute
Ce que je sais
C’est que je l’ai vue un jour
Tête dans l’angle de la fenêtre
Et que je l’ai touchée
Et que j’ai constaté qu’elle était morte et même ce geste
J’ai dû le faire un peu inconsciemment
Car ensuite
Du divan où je suis souvent assis
Je me suis surpris à la regarder
Et à me demander encore si…
…mais non ! …
sans doute l’ai-je toujours vue morte
Ces jours-ci
- d’autant qu’elle est toujours là de plus en plus sèche et recroquevillée -
J’ai beaucoup pensé à elle
A – sans doute – son long acharnement à rejoindre
L’espace si immédiat la lumière si présente
Les coups répétés contre la vitre
Jusqu’à l’épuisement
Et puis l’immobilité obstinée
Dans cette dernière tentative
Se mettre dans ce coin
Et mourir là
D’espérer un ultime passage
Sa grosse tête buvant presque
- si proches et si intouchables -
l’espace et la lumière
donc j’ai beaucoup pensé à elle
a la fixer dans cette forme de poësie japonaise qu’est le haïku et que j’essaie depuis longtemps de pratiquer en l’adaptant à ma langue
dire
l’instant ordinaire d’une contemplation où l’on s’absente deans la chose nommée
j’ai fait plusieurs essais
les voici dans l’ordre de leur composition
1-
dans ce coin de vitre
tournée vers la lumière
elle est morte la libellule
2-
contre la vitre
elle est morte
la libellule
3-
dans ce coin vitré
tournée vers l’espace
elle est morte la libellule
4-
a cet angle vitré
face à l’espace
elle est morte la libellule
5-
dans ce coin vitré
une libellule
morte
6-
dans ce coin vitré
face à l’espace
une libellule morte
7-
dans ce coin vitré
face à l’espace
la libellule morte
…et puis la huitième fois, il me semble avoir trouvé
A l’angle vitré
Face à l’espace
Morte – la libellule
Dans les essais 1-2-3-4 la construction du sens « elle est morte la libellule » trop facilement « musicale ». à cause de l’octosyllabe donne au poëme une tonalité qui me paraît molle, trop « sentimentale » et « émouvante ».
« Face à l’espace » est meilleur que « tournée » (essai 1 et 2) parce que plus bref plus évident et aussi « lisible » de deux manières différentes : face…de la libellule – (faisant) face…à l’espace.
Dans ce coin de vitre…
Dans ce coin vitré…
A cet angle vitré…
« Dans » n’est pas « juste »
« ce » est trop précis
« coin » pas assez
« angle » est à garder ainsi que
« a » (cet angle…) mais « cet » n’est pas souhaitable.
5l ne « mérite » pas cette « dénonciation ».
Et « vitré » mieux que « vitre » puisque deux e muets vont terminer les deux vers suivants.
« vitre » est ouvert (ou mieux : ouverte !)
« vitré » fermé
fermé à l’espace (e muet ouvert)
à la libellule (e muet ouvert)
Dans l’essai N°2 « contre la vitre » on dirait trop qu’elle s’est tuée de mort violente en se jetant « contre la vitre ». L’image de la mort lente est absente ici.
Dans les essais 5-6-7 « dans ce… » même remarque que précédemment.
Dans l’essai N°5 on ne sait pas comment elle est morte ni pourquoi
Pourtant cet essai N°5 me paraît assez proche d’une réussite – après tout est-il besoin de préciser – même indirectement dans un haïku – le comment et le pourquoi ?
Mais alors il eut fallu écrire :
Dans ce coin vitré
Morte
Une libellule
Dans le 6 et le 7 on le sait – « face à l’espace » qui me paraît mieux convenir au « manque » de la libellule que « la lumière » du premier essai puisque la lumière elle l’a malgré tout – bien qu’indirectement – derrière la vitre et dans l’essai N°7 « la » libellule morte convient mieux qu’ »une ».
Cette libellule je l’ai contemplée longtemps elle s’est personnalisée par sa présence têtue, vivante ou morte, « une » est devenue « la » puisque directement liée à mon « environnement.
(Dans les essais 1-2-3-4, j’avais déjà « trouvé » « la » puis m’en étais à tort éloigné dans les essais 5 et 6)
Mais « la libellule morte »…
…cet assemblage de mots
fait couler le poëme dans une vague « écoute »
qu’elle soit de l’oreille ou de l’œil
et détruit pratiquement l’objet du poëme
Ce n’est qu’un tableau triste qui ne dépasse pas le sentiment
Mais si je place « libellule » en fin de parcours
Je la nomme très fort
Après qu’elle est « morte »
(premier mot du dernier vers annonçant « la couleur »)
Je l’intronise ainsi dans l’absolu du langage puisqu’il n’y a rien après elle
Aucun mot
A l’angle vitré
Face à l’espace
Morte – la libellule
© Daniel Schmitt
Texte écrit les 14 et 15 novembre 1980 et retrouvé ces jours derniers. Merci à Daniel de m'avoir confié cet indédit. Comme une leçon: Quelques mots, un fragment de vue/vie, trois vers et une belle exigence!
15:28 Publié dans Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie
02/03/2009
Balise 41 - À propos du destin
"Ce sont les hasards qui nous poussent à droite à gauche, et dont nous faisons - car c'est nous qui le tressons comme tel - notre destin.
Nous en faisons notre destin parce que nous en parlons.
Nous croyons que nous disons ce que nous voulons, mais ce qu'ont voulu les autres, plus particulièrement notre famille. Nous sommes parlés, et à cause de cela nous faisons des hasards qui nous poussent quelque chose de tramé, et en effet, il y a une trame .
Nous appelons ça notre destin."
Jacques Lacan
23:46 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie, psychanalyse
27/02/2009
Ménaché: Zone libre, un poème dédié à Ernest Pignon-Ernest
Ménaché est né à Lyon, le 15 juillet 1941.
Poète, chroniqueur, collaborateur de la revue Europe.
Publié dans de nombreuses anthologies et revues (Aube Magazine, Bacchanales, Coup de Soleil, Décharge, Europe, Foldaan, L’arbre à paroles, Les Lettres Françaises, Lieux d’être, Nouvelle Revue Moderne, NU(e), La Polygraphe, Poésie-Europe, Poésie-Rencontres, Poésie 1, Racines, Résonance Générale, Utopia, Verso, etc.). Il fonde en 1973 le collectif de poètes et plasticiens ARPO 12 qu'il anime jusqu'en 1985 et, en 1977, en collaboration avec Jean-Louis Jacquier-Roux, la revue et le collectif IMPULSIONS.
Il a animé des ateliers d’écriture et publié une douzaine d’ouvrages collectifs réalisés dans le cadre de ces ateliers (en relation avec des lycées, collèges, écoles primaires, Musée-Mémorial des enfants d’Izieu, MJC, Bibliothèques, Museum d’Histoire Naturelle de Lyon, etc.) Parmi ses dernières publications, on relèvera:
Rue Désirée, une saison en enfance, Editions La Passe du Vent, 2004
Mélancolie baroque, d’après une exposition de Fabrice Rebeyrolle, éditions Mains-Soleil, 2005
Ellis Island’s Dreams, peinture de Roudneff en couverture,
Carnets du Dessert de Lune, éditeur, 2007
Une anthologie de ses poèmes a été enregistrée par Alain Carré : CD Excès de Naissance, éditions Autrement dit, 2004
ZONE LIBRE
à Ernest Pignon-Ernest
Rue Neyret à gauche de l’Ecole des Beaux Arts
un mur lépreux couvert de graffiti
Une flèche se détache dirigée vers l’ouest
« Zone d’affichage libre sur 40 000 kms »
Soudain dans cette rue grise l’espace s’étire
s’étire et respire
les frontières s’effondrent
les armées s’étonnent de leur inanité
mortifère
les uniformes tombent à terre
Ecce homo
Voici l’homme
Voici les hommes
Zone d’amour libre sur 40 000 kms
La rue se love et respire
Un peintre a ouvert la voie
Zone d’intervention libre
sur 40 000 kms
La poésie éclate de rire
Le printemps lève le pied
Surtout ne pas se retourner…
©Ménaché
Photographie: Didier Devos
18:57 Publié dans Inédits, Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie
19/02/2009
In memoriam Thierry Bouchard
Dans l'édito du N° 30 du Basilic, gazette de l'Association des Amis de l'Amourier,septembre 2008, j'écrivais: "(...) j'aimerais saluer un autre poète également éditeur, ouvrier typographe, héritier de la grande tradition Guy Levis Mano, Thierry Bouchard et ses beaux livres - Je pense tout particulièrement à un Butor / Alechinski - ainsi qu'à sa collection "Terre" où figurent bon nombre de titres de notre ami Gaston Puel."
Aujourd'hui, Alain Paire signe un très bel hommage In memoriam Thierry Bouchard sur son site http://www.galerie-alain-paire.com. C'est là l'adresse internet de la librairie/galerie qu' Alain Paire, écrivain et critique d'art a fondé au 30 de la rue du Puits Neuf à Aix-en-Provence, 131000 (tel: 0442962367).
Jusqu'au 07 mars 2009, Alain Paire expose des huiles et pastels d' Evelyne Cail à propos de laquelle Marie Daumal écrit:
" Cela devrait être un bruissement, d’ailes et d’eaux, le chuintement de l’écume aux marges de l’estran, le cri des fous, peut-être, s’ils viennent jusqu’ici, et, cependant, où les matières croisent le jusant, c’est le silence.Comment savoir si ce sont les oiseaux d’Evelyne Cail que le visiteur qui pousse la porte de la Galerie regarde ? Ils sont là, certes, ils font signe, cols déployés qui brisent en oblique non pas les horizons de cobalt, de terres ou d’outremer, mais les multiples plans que l’œil, accompagné, traverse. Passeurs, les oiseaux. Car il ne suffit pas de dire « lumière », « reflet » ou « transparence » pour rendre compte des huiles et des pastels d’Evelyne Cail. Quelle langue faut-il parler qui ne soit à la fois mystère et lieu commun ? Pour que la lumière soit, comme une évidence, encore faut-il qu’elle touche sa limite, le seuil qui la retient et donne sa profondeur aux paysages étales. Aussi, les oiseaux, peut-être simples graphes griffés de bruns souples ou nerveux, accomplissent-ils ce que l’œil seul ne saurait voir sans se noyer. Et quand les oiseaux s’absentent, demeure une trouée."
14:21 Publié dans Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : litterature, poésie, peinture
15/02/2009
Turbulence 29 - Aborder le poème
Bientôt Le Printemps des poètes. Pour moi, ce sera La semaine de la poésie à Clermont-Ferrand, La poésie a un visage à Grasse et La poésie des 2 rives à Contes. Autant de possibilités de rencontres. À l'appui de ma pratique de toujours, ces mots d'André Breton trouvé dans un texte de 1962, Main première:
"Aimer d'abord, il sera temps ensuite de s'interroger sur ce qu'on aime jusqu'à n'en vouloir rien ignorer."
12:33 Publié dans Dans les turbulences | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie
Balise 40- Question de rythme (1)-Virginia Woolf
Henri Meschonnic m'ayant donné son accord pour un entretien à paraître dans l'Humanité,j'engrange tout ce qui tourne autour de la question du rythme . Ainsi ces mots de Virginia Woolf:
"La nature du rythme, voilà qui est très profond et va bien au-delà des mots. Un spectacle, une émotion, déclenchent une vague dans l'esprit bien avant qu'ils ne suggèrent les mots qui s'y adapteront. C'est cet élan qu'il faut tenter de saisir quand on écrit, de mettre en mouvement 'et qui n'a apparemment rien à voir avec les mots) et c'est au moment où cette vague déferle et s'écrase dans la tête que naissent les mots qui l'accompagnent."
12:26 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie
14/02/2009
Turbulence 28 - On s'y tromperait? Voire...
" Que peut-il ? Tout. Qu’a-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l’Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n’en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c’est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide. L’homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l’argent, l’agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l’insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l’absurde, d’un homme médiocre échappé."
Victor HUGO, dans " Napoléon, le petit ". Réédité chez Actes Sud
20:14 Publié dans Dans les turbulences | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie
Raphaël Monticelli - bribes-en-ligne, un site monstre!
Mon ami Raphaël Monticelli vient d'ouvrir son site www.bribes-en-ligne.fr. Il faut vous y rendre sans tarder, ami(e)s de P/oesie. En devenir, il est déjà extra-ordinaire. Je ne vous en dirais rien de plus que l'originalité de sa page d'accueil: soit le sommaire, rassurant bien évidemment; soit l'errance, le hasard du labyrinthe.Soit construire sa route; soit s'égarer. Allez-y voir, vous y reviendrez!
20:10 Publié dans Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie