Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/01/2011

Alain Péglion dit Alan Pelhon -

  pelhon.jpg( Né à Coaraze en 1946 et disparu encore jeune en 1994 des suites d’un cancer du cerveau, Alain Péglion, dit Alan Pelhon compte parmi les voix les plus significatives de la création occitane contemporaine. Élevé par sa grand-mère Sandrine qui fait office de figure maternelle et qui lui apprend le dialecte nissard dans lequel il s’exprimera toute sa vie, Pelhon reste très attaché à son village d’origine, mais rêve du continent africain, où il vécut un temps, durant son service en tant que coopérant, à Madagascar. Il se marie en 1970 à Joëlle Doménec qui donne naissance en 1978 à une petite Aurélie. Aux côtés de son épouse et de son compagnon de toujours, le chanteur Mauris, Pelhon s’implique dans la vie associative et culturelle occitane ; malgré son isolement d’un point de vue pan-occitan, il restera toute sa vie un homme de groupe. Son existence est marquée par des deuils successifs (en particulier la mort de son premier enfant, Aude Bérangère qui ne survit que quelques jours, et le suicide de son frère cadet Guy en 1985) ainsi que par la maladie qui influenceront fortement son écriture. Comme pour nombre d’auteurs occitans, l’écriture se double chez Pelhon d’une performance orale : la déclamation de ses poésies dans la rue ou sur les places de villages étant presque systématiquement accompagnée de concerts. Instituteur, poète, conteur, acteur, militant, Alan Pelhon a su mêler volontarisme structurel de l’écriture et authenticité, poésie populaire et cultivée, toujours avec beaucoup de force, de convictions et d’humanisme.)

 Bibliographie :

I. Canti per tu, Centre Niçois d’Études Occitanes - Païs Niçart Terra d’Oc, collection « Esper », Nice, 1973.

 

II. Jorns sensa testa, Centre Niçois d’Études Occitanes - « L’Estrassa » collection bilingue « Esper », Nice, 1976.

III. Poesia d’aqui, Lo Cepon Vence,1981.

IV. Toponymie de Coaraze et de sa commune, « Mémoire de Mestre Sobran de Lenga d’oc sous la direction de Monsieur Paul Castela », Faculté de lettres et de Sciences Humaines, Nice, 1986.

V. Coma una musica, Z’éditions, Nice, 1989.

VI. L’enfant du Paillon, Derez, Alan Pelhon, Jean Princivalle, L’Amourier, Coaraze, 1995.

VII. Vi devi parlar, La Dralha, Nice, 2004.

 

*

 

Es pas gran cava

Tres còp ren

Un rire que giscla dins la nuèch

Quauques plors

Sus aquò un molon de sudor

Mas putan de dieu es la mieu vida

E li voli ben

D’amics de vin per cantar alentorn de la taula

Lo soleh que s’enauça

Bessai un pauc sassi

L’esper que sus lo camin ensèm

Podrem caminar un momenton

De flors per li jorns de pluèia

E lei nuèchs que m’aclapan d’espavent

De mans qu’ajudan

De mòts per s’enauçar quora l’esper s’en va

Un saqueton per li mieu pantais

Es pas gran cava

Trescòps ren

Mas es la mieu vida

E li vòli ben

img025.jpg

Ce n’est pas grand-chose

Trois fois rien

Un rire qui gicle dans la nuit

Quelques pleurs

Sur tout cela beaucoup de sueur

Mais putain de dieu

C’est ma vie, et je l’aime

Des amis, du vin pour chanter autour de  la table

Le soleil qui se lève

Peut être un peu fatigué

L’espoir que sur le chemin ensemble nous pourrons marcher un tout petit moment

Des fleurs pour les jours de pluie

Et les nuits qui m’écrasent d’épouvante

Des mains qui aident

Des mots pour se lever, quand l’espoir s’en va

Un petit sac pour mes rêves

Ce n’est pas grand-chose

Trois fois rien

Mais c’est ma vie

Et je l’aime