01/01/2012
Chantal Danjou - Récits du feu (extraits inédits)
Poète, nouvelliste et critique littéraire, par ailleurs membre du conseil de rédaction des Editions Encres Vives, Chantal DANJOU vit et travaille aujourd’hui dans le Var après un long séjour parisien. Docteur ès lettres, professeur durant de nombreuses années, elle intervient à présent dans des instituts de formation d’enseignants (direction de mémoires et conception de projets concernant la lecture et l’expérience poétiques). Elle anime aussi des ateliers d’écriture et depuis 1989, d’abord à Paris puis en Région PACA, participe à faire connaître la poésie contemporaine avec l’association qu’elle a co-fondée, La Roue Traversière : présentations d’auteurs ; table ronde autour de revues et d'éditeurs de poésie ; interdisciplinarité artistique. Elle est, d’autre part, sociétaire de la SGDL et membre de la Maison des Ecrivains et de la Littérature.
Denières publications:
Poètes, chenilles, les chênes sont rongés, Ed. Tipaza, Cannes, 2008
Blanc aux murs rouges, Ed. Encres Vives, Colomiers, 2009
Les Amants de glaise, Ed. Rhubarbe, 2009
Pension des oracles à l’auvent de bambou, Ed. Encres Vives, Colomiers, 2011
La mer intérieure, entre les îles, Ed. Mémoire Vivante, en projet pour 2012
L’ancêtre sans visage, Ed. Collodion, en projet pour 2013
Anthologies:
Et si le rouge n’existait pas, le Temps des cerises, 2010
Pour Haïti, Desnel, 2010
Les poètes en Val d’hiver, Anthologie par un collectif international, Corps Puce, 2011
Anthologie de la poésie érotique féminine contemporaine de Giovanni Dotoli, Hermann Lettres éditions, 2011
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Récits
du
Feu
D 554
Brûlée. Rien ne bouge dans cette partie de la colline. Là. Une éternité. Et cette table d’orientation.
Pas seulement la colline. Brûlés. Les pins, les fleurs d’arbres. Le grand pluriel d’adret : chênes verts, bruissements, noms de plantes et d’oiseaux. Les arbustes passés au noir blanchissent. Blanchissent les rochers comme champ de neige. Neige, éternelle, chantante.
Les arbustes ? Une conscience. Le versant argileux. Sans prise sur le réel. Jour gris. Sa limpidité doucement. Passe. Aucune ombre. Ne danse. Ne frétille
D 25
Une certitude. On ne jette pas les couleurs. Comme les brindilles dans le feu. Autre certitude : la neige. Accumulation. Pellicule. Objets hétéroclites. Clairs-obscurs.
Terre. Révolue terre. De minuscules architectures. De grotesques jardins. Maçons, bâtisseurs et. Charpentiers, couvreurs, peintres. Pas plus hauts que soldats de plomb. Ils disent : gagner du terrain. L’été vient. Ni eau. Ni feu. Ni tremblement
N 7
Deux maçons et un peintre. Happés par la fourmilière. Charpentier enterré. Dans taupinière. Petite cueillant des fleurs. Ils chantent : Ah ! Mon beau château, ma tant’tire lire lire !
Rançon. Et les corps. Portant collier, bracelet. Couronnes de fleurs, boucles. Voici la mort. Formes et stupeurs. Perfection
A 57
Une forêt. Noire. Monte. A travers les arbres. Plus claire-colline. Le jour aux branches. Laisse voir. Par transparence : les baies rouges. Gros levant. Ou gros couchant. Le désespoir. Des brumes de chaleur. Amorce et délitement. Avec nuits successives. Nombreuses. Rapprochées. Espaces menés à saturation. Des écharpes : feuillages. Confins, toitures. Qui flottent
Extraits inédits - © Chantal Danjou
21:08 Publié dans Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, chantal danjou