Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/01/2009

Balise 38 - Paul Celan à René Char (1962)

"Voyez-vous, j'ai toujours essayé de vous comprendre, de vous répondre, de serrer votre parole comme on serre une main; et c'était, bien entendu, ma main qui serrait la vôtre, là où elle était sûre de ne pas manquer la rencontre. Pour ce qui, dans votre œuvre, ne s'ouvrait pas - ou pas encore - à ma compréhension, j'ai répondu par le respect et par l'attente : on ne peut jamais prétendre à saisir entièrement - : ce serait l'irrespect devant l'Inconnu qui habite - ou vient habiter - le poète; ce serait oublier que la poésie, cela se respire: oublier que la poésie vous aspire. (Mais ce souffle, ce rythme - d'où nous vient-il ?) La pensée - muette- et c'est encore la parole, organise cette respiration; critique, elle s'agglomère dans les intervalles: elle dis-cerne, elle ne juge pas; elle se décide; elle choisit: elle garde sa sympathie - elle obéit à la sympathie. "

Extrait d'une lettre de Paul Celan à René Char du 22 mars 1962, cité par Andréa Lauterwein, in Paul Celan, édition Belin,

12:30 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, poésie

Commentaires

Magnifique ! Merci Alain.
Ces deux hommes étaient non seulement deux grands poètes mais aussi deux grands humains.

Écrit par : Françoise Oriot | 07/01/2009

Se tenir en retrait: la compréhension d'un poème -fut-ce par un poète- n'est jamais certaine. La main tendue est nécessaire mais n'engage pas la réciprocité. Le risque (accepté?) d'une parole dite et non entendue serait le poème. Celan le savait-il mieux que Char? P.M.

Écrit par : pierre manuel | 15/02/2009

Merci pour cette découverte.

Écrit par : Sébastien Auger | 08/05/2015

Les commentaires sont fermés.