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14/02/2010

In Memoriam Serge Wellens

40733247_p.jpg« Quand la voix d’un poète s’éteint, c’est toute une partie de la mémoire du monde et de ses amis qui s’efface avec lui. Serge Wellens aurait eu quatre-vingt trois ans en août prochain. Né le 11 août 1927 à Aulnay sous Bois en Ile de France, il est mort subitement dans la soirée du dimanche 31 janvier 2010, à l’hôpital de La Rochelle où il venait d’être admis à la suite d’une mauvaise chute. Il était serein à la perspective de la mort, simplement il redoutait la dégradation physique et la dépendance qui en découlerait. Le destin lui aura épargné cette épreuve. Serge Wellens, c’était un poète « à hauteur d’homme » un humaniste. C’était un ami incomparable, mon ami depuis cinquante ans. »

Ainsi s’exprime Bernard Mazo sur le site de la revue, Texture qu’anime Michel Baglin.

Pour ceux qui veulent connaître la vie et l’œuvre de Serge Wellens, ils se procureront la monographie que lui a consacrée en 2008 François Huglo dans la très belle collection Présence de la poésie que dirige Cécile Odartchenko aux Editions des Vanneaux. Ils peuvent aussi commander auprès de Claude Vercey le numéro spécial n°  125, de mars 2005, de la revue Décharge. Ils peuvent enfin et surtout lire "La concordance des temps poèmes 1952-1992" , anthologie de l’auteur qui regroupe quarante années d’écriture, parue en 1997 aux Editions Folle Avoine .

Pour moi, j’évoquerai le jeune homme qui dès les années 41-42 prend contact avec Jean Bouhier à Rochefort-sur-Loire. J’évoquerai cette Ecole de Rochefort – Les Jean Rousselot, Michel Manoll, marcel Béalu, Luc Bérimont, René-Guy Cadou…- sa position poétique que résume bien Jean Bouhier : " Notre époque est peut-être la première où l'on ait compris ce sens infini de la poésie, son sens vital, sa nécessité de liberté et surtout son véritable caractère révolutionnaire en ce qu'il recherche la libération de la pensée, l'insurrection contre les voies de l'erreur..." et qu’explicite ainsi René-Guy Cadou : « " Avant tout, vous autres, ne soyez pas dupes ! L'Ecole de Rochefort n'est pas une école, tout au plus une cour de récréation... L'écolier siffle, les mains dans les poches, le dos tourné au professeur... ". Evoquer cette Ecole de Rochefort, et rendre hommage à l’engagement de Serge Wellens, à une époque où la France s’enfonçait dans les sombres temps de l’occupation, les rafles et les déportations et où il importait que la poésie persistât à à dire que la vie continuait. Oui, au-delà d’un mouvement littéraire, Serge Wellens a raison de rappeler que ce fut là « une manière de penser, de réagir, d’intégrer la poésie au quotidien ».

 

Un poème de Serge Wellens:

 

Comme le feu d'un renard

Je ne dors pas
j'attends l'aube
qui si bien défait les
fantômes de la nuit

Mots sans mémoire
qui se diluent
dans le désordre du poème

comme le feu d'un renard
à l'anarchie des buissons
confondu

D'un renard qui doit
sa vitesse à la peur.