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24/05/2009

Balise 48 - Ce qui demeure

Avril-juin 1998, Le Courtrier du Centre International d'Etudes Poétiques, N°218, Antoinette Jaume publiait "L'éblouissante audace d'une aurore". De ce texte sur Le livre de l'hospitalité d'Edmond Jabès (Gallimard, 1991) j'extrais ces lignes:

 

"Ce qui demeure. Une image perdue dans son reflet, comme si le double rejoignait son image matricielle, la référence possible à une particule indestructible, l'épure d'une beauté éphémère : mise en abyme du réel. Tout vient d'en deçà, tout va au-delà, seulement désir en devenir. Dans la soumission au jeu des métamorphoses, l'errance vers quelque centre hasardeux, un dépassement mal défini : toute vie ne serait-elle que leurre où ne demeurent, pareils à une aile passante, qu'un souvenir sans consistance, un rêve tôt effacé, la pulsion d'une aube, d'un amour étiolé avant son plein été.
Ce qui demeure ? Quelques arpèges, les mille lignes d'un livre, les formes et les couleurs sur une toile, et qui resurgiront un .jour sous d'autres mains, d'autres yeux, ailleurs, en des temps différents. Dans l'inachevé, l'adieu n'est jamais qu'une promesse, une parole à peine formulée qui sans fin s'élabore, se transmet et s'efface, se réécrit et se redit.

"Tout livre s'écrit dans la transparence d'un adieu", disait-il.
(...)
Une nuit pour la mort ; un jour pour la vie.
Invariable est le cycle altérable des années.

L'automne est au cœur des saisons.

"L'aurore n'est pas l'adieu — avait-il noté ; mais tout adieu
est l'éblouissante audace d'une aurore."
Edmond Jabès, Le Livre de l'hospitalité, Gallimard, 1991.

10:09 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie

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