Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/04/2009

Lu 38 - Yves Namur, Dieu ou quelque chose comme ça

Couv Namur-Dieu802 - copie.jpgDieu. Que disons-nous quand disons ce mot-là ? Comment écrire ce que dit ce mot-là ? Comment prononcer cet imprononçable ?
Rester comme Yves namur dans cette approximation « quelque chose comme ça ».
ça ? quoi ? Oh, trois fois rien. Pas grand chose. Rien qui ne se laisse prendre aux signes. Un au-delà ou un en-deçà, en tout cas un hors-là, hors de ce qui peut se montrer, se dire. Celui qui s’interroge alors « marche sur un chemin d’air, sur un chemin d’étincelles. » Cette marche en avant( dans l’inconnu n’est pas penser seulement mais bien vivre ses pensées. Méditer, oui. Et Méditation me semble être le mot qui convient à cet écrit d’Yves Namur.
Ainsi va Yves Namur : cœur à nu, yeux bandés vers « les choses de Dieu » « sans prêter attention » à rien en particulier. On pourrait reconnaître dans cette attention toute tissée d’attente vide, le regard d’une Simone Weil qui ne s’exerce que tous feux éteints sans jamais chercher car à chercher on ne trouve jamais que ce qu’on cherche.
Or Yves Namur ne sait pas ce qu’il cherche. Il va d’une écriture belle dans sa sobriété. Dépouillée, « incertaine » travaillée par cette question ouverte par le nom de Dieu qui ne saurait être ni ceci, ni cela, jusqu’à l’expression même du doute. Doute – et ce sera la question finale de cette méditation – « ne se transformerait-il pas en foi » ?
À cet instant du saut, s’arrête la méditation. Elle n’ira pas plus loin. Il n’y aura pas de pas au-delà. Au bord du ravin, les mots du poète ne fleurissent qu’en interrogations. Beau jardin !


Yves Namur, Dieu ou quelque chose comme ça, Lettres Vives, collection Entre 4 yeux, 2008 (13 euros)

(article paru dans le quotidien L'Humanité le 5 mars 2009)

Commentaires

Nom de Dieu ! "Au bord du ravin", comme tu le dis si bien, cher Alain, le sol peut se dérober très vite, et celui qui se penche glisser...

Écrit par : François Laur | 20/04/2009

Les commentaires sont fermés.