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05/11/2007

Lu 18 - Antoine Emaz - Caisse claire

d9d2daee800a8988281a68b25f859812.jpgCaisse claire. Sous ce titre se trouvent réunis par François-Marie Deyrolle et Antoine Emaz lui-même les poèmes qu’il a publié entre 1990 et 1997, soit de En deça, Fourbis 1990 à Boue, Deyrolle éditeur 1997. Une postface du poète Jean-Patrice Courtois accompagne les treize livres repris ici dans cette collection Poésie points du seuil (7,5 euros), qui ne cesse de s'enrichir, assurant le lecteur de la « cohérence indéniable », de l’« unité de ton et d’horizon » de ce livre au titre de tambour qui longtemps après la frappe vibre lent dans unh cliquetis d’os ou un crissement de grains de sable.

Qui ne connaît pas la poésie d’Antoine Emaz trouvera là résonance de son timbre si particulier dans ce qui s’écrit aujourd’hui. Peu de mots mais une frappe obstinée, un rythme pour que ça tienne. Effet d’une sourde énergie. De cette fatigue qu’il impose au langage comme on brise les mottes d’un champ pour aérer la terre. C’est une poésie amincie à l’extrême. Comme aiguisée au feu d’une persévérance qui entend « continuer à refuser d’être vaincue ». Qui parie pour une requalification du monde et des hommes qui y vivent. Qui opère en rase-mottes et dont la lumière tremblée, intermittente toujours, lutte avec la porte fermée des jours. Pour passer. Dessous. Au ras.
C’est ce reste là – cet os – qui s’entend dans l :a poésie d’Antoine Emaz. C’est un reste de lumière. Si vous vous penchez, vous entendrez son murmure. Elle « dit  demain / comme un sourire / ou bien demain encore / parce qu’il faut ».
Tournure est posture. Celle d’Antoine Emaz est de dignité verticale : « on tient encore / debout », écrit-il. Malgré tout ce qui interdit. Malgré les murs. La pluie. La boue . Malgré tout ce qui poisse. Et colle. Malgré l’hiver et tous ses froids.

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