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25/06/2007

Emmanuel Laugier - Crâniennes (extraits)

medium_Didier_leclerc_-_E._L_07_-_2.2.jpgEmmanuel laugier est né en 1969 à Meknès (Maroc). Il vit à Nîmes. Travaille aux Belles Lettres. il fait partie du comité de rédaction de la revue L’Animal (Metz), où il écrit, entre autre, sur le cinéma. Il est un collaborateur régulier du Matricule des anges pratiquement depuis les débuts de ce mensuel.

parmi ses dernières publications, on relèvera

* Strates, Cahier Jacques Dupin (sous la direction d'E. L), Édition Farrago/ Léo Scheer, 2000

* Singularités du sujet (8 études sur la poésie contemporaine), sous la direction de Lionel Destremau et E. L, (Prétexte éditeur,2001)

Pluralités du poème (8 études sur la poésie contemporaine), sous la direction de Lionel Destremau et E. L, ( 2003)


* Suivantes, Didier Devillez, 2004

* Mémoire du mat, Ulysse Fin de Siècle, 2006,

Mon ami Emmanuel Laugier pratique cet exercice vertical de la langue fait de pastilles noires, ces points de pitonnage ; de parenthèses vides qui au lieu d’ajouter semblent au contraire ouvrir l’espace vide où la parole trouverait à se retourner ; de tirets comme autant de jonctions / disjonctions de plans d’écriture, autant de prises à saisir / lâcher pour se hisser, passer un ressaut. Jusqu’au surplomb. Ecrire, non plus comme marcher, mais comme grimper.Et sentir le vent du dehors emporter les dernières poussières. Dans le ciel ouvert. Alors tout peut alors continuer.

Il me confie aujourd'hui ces quelques Crâniennes inédites. 

 

*

25 

crânienne
 est dans le bleu sec du serpent
 de loire — est encore une autre image —
 mais large (panoramique)
 et froide loire elle-même avec lui jacques
 lisant au travers du carreau du train lui
 [qui lisait] ses yeux
 que je ne voyais pas que
 que je ne pouvais voir tournés tournés
 vers je ne sais quel
 autre varech encore
 plus encore enroulé dans du noir-plastique
 brillant échevelé
 venteux dans le loin
 là
 où je n’étais pas
 lui
 regardant une embuscade —
 un grand brasier un feu âcre blanc enrouler le ciel



26

pour serge
et    (incise — au jour ce
jour le 7 demain
le 8 dans le soleil pas loin
montauban — en décembre deux-mille quatre
glisse avec claude l’ongle où
je le voyais ô
ton sourire beau donné
donné — que même au fils pas
sinon
adieu —
te revoir au fond courbe du crâne
lové de la douceur de la
douceur que le jour
continuant enfin le dire le lâcher —   )
ce jour pas
le même
non
jamais



27


pas plus qu’un autre
est jeté en travers de soi ce-
lui

pas autrement
est
fracassé
dans ton jour à toi un
vase
a
coulé
son noir jusqu’
ici
ton temps
y
fait
tâche
tatouage
indélébilité du feutre lent
dans la mémoire voulue fermée
vacante
car pas pour aujourd’hui
son insistance
non


28


crâniennes   



  pas
  aujourd’hui
  pas ce jour de venir
  déconner
  avec ça qu’il
  faut (faudra)
  bien passer de l’autre côté
  pour
  quoi :
  sortir
  revenir nous
  oui
  un peu avec
  la rue qui passe son
  bruit dans le
  tien grand
  blanc vide
  d’esprit
  alors
  alors


29


et ( incise — au jour
     terminé — dit
     fin
     fini
     plié
     parti — dit
     cela qu’il — non
     pas
     seulement
     soit chassé
     dans le coin de tête le plus
     lointain reculé — non —
     mais
     qu’il (ce jour)
     commence cent
     fois sans
     insistance à
     ré-exister sa mort à lui
     passée
     disparue
     pschtt
     envolée
     avec le lent signe que je fais
     de la main au revoir )
te dire
adieu
très bas le dire
et le faire

 

 

© Emmanuel Laugier

© Didier Leclerc pour la photographie.  Pou en savoir plus sur son travail, voir le site contact@atelier-n89.com




 

 

Commentaires

J'ai bien aimée ces poemes!
Je suis en train de traduire quelques poemes pour que mes parents puissent les lire.


Bisous!

Écrit par : Luna Miguel | 27/06/2007

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