08/05/2007
Jean-Gabriel Cosculluela- La proche attente de la lumière
(Né en 1951 à Rieux-Minervois (Aude). Origines aragonaises (Pyrénées espagnoles). Vit en Haute-Ardèche. Conservateur territorial des bibliothèques. Écrivain, traducteur de l’espagnol, éditeur (directeur de la collection Lettre Suit, maintenant aux éditions Jacques Brémond, après une co-édition Atelier des Grames-Brémond) ). Membre du comité de rédaction de la revue Faire Part (dernier N° sur Jacques Dupin-mars 2007)Ses livres: De L’Affouillé (Jacques Brémond, 1980) à Une prière nue, d’emblée (Atelier des Grames, 2005), une trentaine de livres. Parmi les plus récents
Terre d’ombre (éd. Voix d’encre, 2001) avec des monotypes d’Anne Slaci
Âpre aveuglement (éd. La Porte, 2002) avec un dessin de Claire Dumontei
Buée (éd .Jacques Brémond, 2003) avec des encres de Joël Frémiot
L’Envers de l’eau (éd. Fata Morgana, 2005) avec des photographies de Jacqueline Salmon
Stèle du seul encore (éd. La Sétérée, 2005) avec des gravures de Jacques Clerc
Une prière nue , d’emblée (Éd. Atelier des Grames, 2005) avec une mise en livre et des gravures d’Anik Vinay
À paraître
À fleur de lumière (éd. Mano à Mano / Les Cahiers du Museur) avec des travaux d’Albert Ràfols-Casamada)
Jean-Gabriel me confie ce poème dont je ne puis respecter ici toutes les blanches respirations.
Jean-Gabriel est un lecteur. Il a fait sienne l'affirmation de Andrès Sanchez Robayna: "L’écrivain est d’abord un lecteur"
On trouvera ainsi dans Dans La proche attente de la lumière, des mots d’Andrea Zanzotto, Christian Dotremont, Andrés Sanchez Robayna, Joë Bousquet
La proche attente de la lumière
tu regardes le feu blanc
tu regardes le feu noir
pour brûler l’invisible
pour garder encore le secret
tu regardes toujours la lumière
sur le seuil
L’ordre du jour où tu écris
où la lumière a soif
de la lumière obscure
La terre nue de la terrasse
tu écris la terre de loin
et chaque mot est manque
l’île est la terre de personne
elle se donne
dans le silence au-delà de chaque mot
Tu bois la lumière
où la terre ce soir
veille l’invisible
là sur la terrasse et plus loin
un oiseau s’abandonne
L’air et l’eau, les rochers
chaque mot à traverser
chaque manque
la proche attente de la lumière
en une sorte de pluie de baisers offerts
à l’eau par les mouettes
dit Andrea Zanzotto
dans Au-delà de la brûlante chaleur
aux marges qui quoi qu’il en soit sont parmi
Comment dire le silence avant un seul mot,
comment dire le silence après un seul mot,
le temps qu’il fait du rien, de la nudité,
la suite d’une saison bleue et blanche
de trop regarder le bleu et le blanc,
le temps qu’il fait du vide sur la pierre extrême,
comment trouver les noms ?
a. gravé de corps bas de casse
sur la pierre extrême
pour nu le recommencement:
tu épelles la lumière, a.,
tu épelles le gravier sous le pas
la grève les rochers
a. où bat le bleu où bat le blanc
le recommencement
l’eau de roche
quand la lumière même
s’approchera des bords de la lumière
les rochers l’eau l’été
la soif la nuit
les cordes d’écume et de nuit noire sur les rochers
l’oeuvre de la nuit, mais de la nuit
qui nous donne des yeux, elle a pour vertu de boire
les ombres
a. reprend tes mots
composant sans cesse le silence:
le climat d’encre la roche les rochers
les paumes sur la dalle froide
le feu blanc et la pierre extrême
et ce jour d’air, a.
.Plus haut le corps errant
nomade dans le noeud de la lumière
Juin 1997-Juin 2000
© Jean-Gabriel Cosculluela, 2007
15:20 Publié dans Inédits, Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Merci à Jean Gabriel et l'espoir de partager à nouveau quelques instants de lumière.
Écrit par : Manuel | 08/05/2007
http://i179.photobucket.com/albums/w309/lunahaze/coazos.jpg
Alain, je t'invite sur ce lien.
Besitos.
Écrit par : Luna | 13/05/2007
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