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14/02/2009

Lu 34 - La poésie palestinienne contemporaine

Lodève, juillet. Les voix de la Méditerranée. Un matin où nous discutions avec quelques ami(e)s du fait que les visas n’avaient pas été accordés aux poètes palestiniens et syriens invités au festival alors même que nos gouvernants appelaient de leurs vœux à une Union de la Méditerranée, Francis Combes qui dirige la maison d'éditions Le temps des cerises, m’apporta, tout chaud sorti des presses, la réédition de ce choix de textes traduits par Abdellatif laâbi, La poésie palestinienne contemporaine, paru en 1990. COUV-POÉSIE PALESTINIENN912 - copie.jpg
Quelques jours après, le 8 août mourait celui qui y occupe une place centrale, Mahmoud Darwich. On le sait, les superlatifs ne manquent pas à son sujet. A juste titre. Je me contenterais de saluer le poète qu’il s’efforça d’être, le poète d’une Palestine qui n’est pas qu’un espace géographique délimité – Et mis à mal par la politique agressive et meurtrière de l’état israélien, faut-il évoquer ici ce que viennent de vivre dans la bande de gaza hommes, femmes et enfants ? Inutile, n’est-ce pas ?  – mais une quête de justice, de liberté, d’indépendance, de pluralité culturelle, un territoire où les voix juives, grecques,  chrétiennes, musulmanes pourraient coexister et la poésie voyager entre elles avec l’homme pour enjeu, homme, fruit d’une exigence, et comme tel toujours à venir (voir Balise 39)
C’est dire si cette réédition importe. Le lecteur découvrira dans cette anthologie des voix multiples, des écritures diverses de quoi témoigner de la vitalité de cette poésie confrontée à l’une des pires tragédies qui soit où, excepté le sang et l’injustice, rien n’est neuf ! Dans sa préface, Abdellatif Laâbi remet en perspective les différentes étapes de l’évolution de cette poésie depuis sa naissance dans les années 30 à la génération de 67, date à laquelle c’est moins de génération qu’il convient de parler selon lui que d’une « constellation en mouvement » tant le foisonnement poétique est grand et le chantier ouvert en permanence aux soubresauts de l’histoire, en passant par la génération de 36 et celle de 48, début de l’exode vers les pays arabes voisins.
Saluer cette réédition, c’est aussi prendre date pour un second tome à venir qui porterait jusqu’à nous les poètes nés dans les années 60/70, leurs livres, leurs revues, leurs maisons d’édition.
Capable de travailler une langue, une culture nationale et celles qui, voisines, jouent avec elle, la poésie creuse jusqu’en ce point où source d’énergie « elle s’arme de fragilité humaine pour résister à la violence du monde » selon les mots du traducteur de Mahmoud Darwich, Elias Sanbar.

(cet article est paru dans L'Humanité du jeudi 5 février 2009)

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