18/04/2010
Alain Freixe / Robert Lobet - Dans les couleurs du froid
Sur papier Conquéror 250g, format 16x15 cm, impression numérique et sérigraphie pour les textes, accompagné de deux peintures originales.
Tiré à 99 exemplaires numérotés et signés par les auteurs.
Prix : 25 euros
ISBN 978-2-918610-03-8 9782918610030
Quand les Editions de la Margeride et Robert Lobet, artiste du livre, réunissent arts graphiques et poésie, des rêves de voyage se posent sur les mots. Gravures et dessins accompagnent les poètes dans une secrète complicité pour offrir des ouvrages rares au plus large public. Venus d'horizons parfois bien différents, les textes trouvent, à l'abri des pages, le lieu du passage de l'intime aux grondements du monde. Robert Lobet, fondateur des Éditions de la Margeride, est peintre et graveur, il vit et travaille à Nîmes dans le Gard. Entre Nord et Sud, Norvège et Moyen Orient, ses œuvres nourries d'humanisme portent la marque du voyage et des paysages qu'il affectionne.
Contact : alain.freixe@ wanadoo.fr ou robert-lobet@wanadoo.fr
Sites : http://www.robert-lobet.com/ et http://editionsdelamargeride.com
23:26 Publié dans Du côté de mes publications | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie, alain freixe
12/04/2010
Jalel El Gharbi- Prière du vieux maître soufi le lendemain de la fête (extrait)
Jalel El Gharbi : universitaire tunisien, critique littéraire auteur d’essais sur Deguy, Baudelaire, Supervielle, Claude Michel Cluny, José Esnch.
Il se sent fortement concerné par le dialogue des cultures et œuvre pour ce qu’il nomme Orcident ou Occirient.
Il est également traducteur et poète. Il vient de publier un recueil Prière du vieux maître soufi le lendemain de la fête aux éditions du Cygne, Paris.) Il nous en a confié un extrait:
Extrait de l'Abécédaire du vieux maître soufi Alif
J''aurais pu en rester à l'alif
Au seuil de l'alphabet
Au seuil des chiffres
Parce que l'alif est le un
La droite ligne du matin
La taille élancée de l'amour
Que je n'ai pas encore étreint
La première lettre du Livre
Et du verbe lire à l'impératif
L'alif est dans toutes les lettres
J'aurais pu en rester au seuil
Trouver le pain dans une miette
J'aurais pu n'avoir qu'un amour d'alif
Parce que l'alif dit que toute lettre
Peut devenir alif, que tout peut devenir un
Il suffit que chaque lettre pense très fort
Au grand Amour pour devenir un alif
Alif alif alif
15:20 Publié dans Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie
Balise 60 - Pierre Legendre
" Les espaces infinis, les sciences à profusion, la^ surabondance industrielle, mais aussi l’effroi de vivre, l’individu périssable, et les dieux, mortels eux aussi.
Inlassable et solitaire, l'humanité jamais ne se renie. Elle vit, elle meurt sans compter.
Mais il ne suffit pas de produire la chair humaine pour qu'elle vive, il faut à l’homme une raison de vivre.
*
La raison de vivre, l’homme l’apprend par les emblèmes, les images, les miroirs. Qui manie le Miroir tient l’homme à sa merci."
15:02 Publié dans Balises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, philosophie
Florence Pazzottu -
( Florence Pazzottu vit à Marseille. Elle a animé pendant 10 ans la revue Petite qu'elle avait fondée avec Christiane Veschambre en 1995. Elle a publié dans de nombreuses revues et anthologies et est membre du comité de rédaction d'Action poétique. Expositions de dessins et de gribouillis à l'IME "les grands laviers", en Picardie, en 2007, à Casteldo Caldeiras et à Saint-Jacques de Compostelle, en Galice, en 2008 (commissaire d'exposition : Emilio Araùxo). Elle vient d'achever la réalisation d'un film, la Place du sujet, et son récit, la Tête de l'Homme, qui a été créé par François Rodinson à la Manufacture (CDN) de Nancy en janvier 2009, est repris à la maison de la Poésie de Paris du 3 mars au 4 avril 2010. Participe à la demande de l'artiste Giney Ayme à un projet d'exposition-film-performance qui sera présenté à la galerie la Traverse et à la Compagnie, à Marseille, en novembre 2010.
Livres parus :
L'espace blanc (gare maritime, maison de la poésie de Nantes, juin 2009)
S'il tranche, (Inventaire/Invention, sept. 2008)
La tête de l'homme (Seuil, collection déplacements, 2008)
Sator… (Cadastre8zéro, 2007)
La place du sujet (L'Amourier, 2007)
L'inadéquat (le lancer crée le dé) (Flammarion, Poésie, 2005)
L'Accouchée (récit, avec une postface d'Alain Badiou) (éd. Comp'Act, 2002)
Vers ce qui manque, in Venant d'où, 4 poètes, (Flammarion, 2002)
Petite, (L'Amourier, 2001)
Les heures blanches (éd. Manya, 1992 )
*
Pour le quotidien l'Humanité, à la faveur du Printemps des poètes 2010 dont le thème était le très discuté "couleur femme", j'ai demandé à quelques poètes de répondre à la question suivante: Quelle interprétation donnez-vous au titre de cette douzième édition du Printemps des poètes « couleur femme ? À cette volonté déclarée de louer la créativité féminine d’hier et d’aujourd’hui ? Introduiriez-vous quelques bémols dans cette partition ?
De Florence Pazzottu, nous avons publié, à côté de celles de Marie-Claire Bancquart, Patricia Castex-Menier, Valérie Rouzeau, Fabienne Courtade, Véronique pittolo, Liliane Giraudon, Suzanne Doppelt, dans l'Humanité (www.humanite.fr) du 8 mars 2010 - voir la réponse suivante:
"En 2007, Florence Trocmé avait pour le site de Poezibao lancé une enquête dont la première question était : "Pourquoi si peu de femmes poètes de grande stature?" La question me semblait, avais-je dit, à la fois étrange et nécessaire. Sans doute, sont-ils moins nombreux aujourd'hui ceux qui affirment comme Shopenhauer que, "dénuée de tout esprit", la femme est tout juste "bonne à la préservation de l'espèce", — même si cette pensée persiste et revient sous la forme édulcorée d'une féminité tout épanouie dans sa domesticité moderne, si bien occupée à procréer et à veiller sur son petit monde que la "création" justement ne pourrait être son affaire car elle ne verrait pas plus loin que la rondeur charnelle de son cercle terrestre. Sans doute serions-nous quelques-uns, hommes et femmes, à pouvoir partager une analyse radicalement différente : ce n'est ni par carence de génie ou de talent, ni par absence de nécessité à inventer, mais pour des raisons historiques, sociologiques, politiques, que les grandes figures de l'art, mais aussi de la science, de la découverte et de la conquête, sont essentiellement des figures masculines. Il ne fait pour moi aucun doute que ceux qui, partant de ce constat, décident de donner alors, en ce printemps, la parole aux "femmes poètes", sont animés des meilleures intentions, qu'ils sont convaincus sincèrement qu'il s'agit maintenant de "d'affronter la question et de passer à l'action". La difficulté — et elle est de taille — c'est que la question ici est mal posée, se manque dans sa formulation même. C'est que le poète Dominique Fourcade est une femme et que je suis un homme. C'est que la femme que je suis aussi ne respire que dans la mixité. C'est que je revendique le droit pour chacun d'être étranger à soi-même. C'est que je ne sais pas ce qu'est une femme (ni, donc, un homme). C'est que d'être ainsi sans cesse renvoyée à sa "féminité" (comme l'est aussi le banlieusard à sa banlieue, l'homosexuel à sa sexualité, la musulman à sa religion, etc.), la femme, surtout si elle est poète, bondit, fait un pas de côté, sent monter en elle le cri, l'élan d'une pensée qui ne peut s'écrire que contre — contre ce qui dans la langue fige et assigne, contre la main qui se levant pour vous aider (car "il est scandaleux, n'est-ce pas, que vous n'ayez pas plus de place!"), vous montre dans le même geste quelle place est la vôtre : femme parmi les femmes en ce nouveau printemps. C'est qu'à vouloir partir d'un constat, on s'y enlise, et n'est pas long à faire retour ce dont on voulait exorciser la menace. (Comme si on avait soudain redonné consistance aux frontières que tant d'auteurs, de lecteurs, de revues, d'éditeurs, patiemment, audacieusement, déplacent et brouillent). C'est que l'émancipation est ailleurs justement, dans l'ailleurs, dans le déplacement, dans le risque et dans le tremblement des espaces. Et ce "couleur femme" semble soudain très vieux, incroyablement immobile et rouillé, et il produit alors un petit grincement... — ah, ce doux murmure pourtant qu'il voulait être à votre oreille : "femme", n'entendez-vous pas? c'est une tonalité particulière! c'est une sensibilité, une variation délicate!... "Couleur femme" déploie devant vous, et vos yeux d'homme en sont tout émus, un panel de nuances, un miroitement d'images, si délicieusement familières : ah! que la femme est belle, exposée sur une scène ou charmant le public, ah, que la femme est précieuse et, voyez, voyez comme elle est tranquille... quand on lui fait un peu de place...
"Mais nous ne manquerons pas d'explorer également les "représentations féminines" dans la poésie (des hommes)". Ouf! ( C'est quand même sacrément bon de se retrouver chez soi, non?) "
14:43 Publié dans Mes ami(e)s, mes invité(e)s | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, poésie, florence pazzottu