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11/06/2007

Lu 12 - Jacques Dupin, critique? Oui, parce que poète!

medium_Dupin-Intoduire307.2.jpg« Ecrire (est) à la fois un acte d’intrusion et d’habitation ». Ces mots sont de mon ami Emmanuel Laugier qui signe l’article intitulé Aux grands astreignants – clin d’œil appuyé à René Char -  dans le dernier numéro du Matricule des anges à propos du dernier livre de Jacques Dupin qui vient de paraître chez P.O.L M’introduire dans ton histoire. Beau titre venu de Mallarmé pour voir « se déployer toute une vie de lecture et d’écriture, avec ses murs et ses lignes brisées qui revient pourtant buter sur la même question – ce qu’est la poésie pour un poète » selon les mots de Valéry Hugotte qui présente avec justesse et retenue l’enjeu de cet ouvrage.
Et certes de  1953 à 2006 que de répliques à la nuit. Que de dépenses d’énergie, de coups de foudre pour illuminer et laisser la nuit reprendre possession de son domaine.
37 textes - Ainsi va-t-on de Pierre Reverdy à René Char en passant par Francis Ponge et le encore trop peu connu Jean Tortel sans oublier Philippe Jaccotet et, proche d’entre les proches, « compagnon dans le jardin » : André du Bouchet. Mais aussi Paul Celan, Maurice Blanchot, Georges Schéhadé, Guy Levis Mano, Charles Racine, Octavio Paz,, Edmond Jabès, Jacques Prévert, Paul Auster, Claude Royet-Journoud, Adonis, Vadim Kozovoï, Faraj Bayrakdar, Pierre Chappuis  et des plus jeunes tels que Nicolas Pesquès, philippe Rhamy et Jean-Michel Reynouard  auteur de cette eau des fleurs, inclassable – 37 commandes/demandes. 37 coups, pioche ou bêche, dans la terre  et les pierres des poèmes pour la fracturer, retourner, labourer. 37 prises incertaines de ce qui se joue dans ces « histoires » de désir et de mort dans l’obscurité des mots et la nuit de la langue.
Ces textes de Jacques Dupin nous parlent tous de quelque chose d’essentiel : de « l’incorporation du vide à la poésie » , de « l’énergie de l’angoisse qui oblige d’écrire pour ne rien dire d’autre que l’autre, l’inconnu au féminin, dans le mouverment qui porte à se jeter à l’inconnu, l’inconnu de l’autre et du monde. »
Rarement on aura lu autant de paroles qui nous redressent et nous tiennent. Debouts ? Mieux qui nous « (grandissent) sans nous attacher ».
© Alain Freixe 

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