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03/07/2006

Turbulence 2

Oui, lire de la poésie

« Je n’ai jamais rien demandé à ce que je lis que le vertige. Merci à qui me fait perdre, et il suffit d’une phrase, d’une de ces phrases où la tête part, où c’est une histoire qui vous prend. Aucune règle ne préside à ce chancellement pour quoi je donnerai tout l’or du monde. »
louis Aragon


On s’engage dans la lecture. On fait confiance. On se fie à…sans trop savoir où l’on va mais sûr du fait que s’éloigner de quelques pas de ces rives, on le veut. L’obscurité n’est pas celle qui règne là devant moi mais bien celle des brumes qui bouchent à l’arrière les chemins du retour vers les niches.
On lit. Fort de ce savoir selon lequel « le poème est toujours marié à quelqu’un » selon les mots de René Char. Sera-ce celui-ci, un autre ? Allons, avançons. Lecteur, j’ai la faiblesse de croire qu’un poème m’attend toujours quelque part et auteur, j’ai la faiblesse de croire que les miens peuvent être rencontrés de la même manière, aventureuse et risquée.
On lit comme on s’avance non vers un rendez-vous mais vers une rencontre possible, un coup de vent. Ou du sort.
Un poème, c’est un événement dans le tissu du langage. Ça vous habille ou pas ! C’est une surface traversée de courants marins pour les amoureux de cette mer que chériront toujours les hommes libres. Electriques pour ceux qui des montagnes aiment les orages d’été.
Un poème, ça vous branche ou pas ! ça vous porte ou pas ! Vous flottez ou pas ! Un poème est d’abord un pur jeu d’intensités. Des forces sont là au travail. Soulèvements / éboulements.
À ce titre, il est moins à comprendre qu’il ne nous comprend. Nous serre. Nous tient de toute son obscurité. Ou sa désarmante simplicité. Vous le savez bien, il est des Haïkus – ces formes brèves japonaises – dont la transparence mène au vertige !

Après vous ouvrirez, si ça vous chante, les boites à outils. Après le regard ébloui. Les coups au cœur. Après vous ravauderez du sens. Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…vous vous engagerez alors dans l'interminable.

Entrez dans les poèmes. Risquez ces lectures. Engagez-vous dans ces mises à nu. Le monde s’il n’en ressort pas plus compréhensible risque de gagner inexplicablement d’abord en saveur…alors le savoir n’est pas loin !

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